Les agressions sauvages de policiers à Champigny-sur-Marne et Aulnay-sous-Bois -les 31 décembre et 1er janvier, comme l’augmentation de 10% du nombre de véhicules incendiés la nuit du 31 décembre trahissent une même réalité : il existe de très nombreuses zones de non-droit en France où la loi de la République n’est pas respectée et où ses représentants sont physiquement menacés.

Dans l’intérêt de la cohésion et de la sécurité de la nation, cette situation ne doit plus durer. La reconquête doit être entreprise sans tarder. Plus qu’à une nouvelle politique de la ville, derrière laquelle le ministre de l’Intérieur a voulu s’abriter, c’est une triple action qu’il faut mener.

1. La reconquête des zones de non-droit : toujours évoquée, jamais réalisée, cette bataille doit maintenant être engagée et gagnée. Il s’agit de dégager et mobiliser l’ensemble des moyens policiers nécessaires, avec l’aide du tissu associatif et des relais locaux, pour arracher les cités à la loi de la drogue et des trafics et y rétablir celle de la République. C’est une question de justice et une question de sécurité, car qui pourrait croire la lutte contre le terrorisme islamiste remportée s’il subsiste en France, des lieux, hors de tout contrôle, susceptibles d’accueillir de nouveaux foyers djihadistes. Ce combat prendra du temps. C’est pourquoi il ne faut plus le différer.

2. Il convient ensuite de poursuivre et sanctionner systématiquement tous ceux qui s’attaquent aux policiers, comme à tous les représentants de l’Etat, des pompiers aux enseignants en passant par les autres agents publics ou assimilés. Depuis 30 ans, le nombre de violences visant des dépositaires de l’autorité publique a triplé, passant de 10 000 en 1995 à plus de 32 000 en 2016. Et le nombre de policiers blessés en mission est passé de 4 197 en 2008 à 5 767 en 2016. Cela ne peut, ni ne doit durer !

Pour que la réponse pénale soit à la hauteur des actes perpétrés, le renforcement des sanctions apparaît nécessaire avec le rétablissement de peines planchers pour les auteurs d’agressions physiques ou verbales à l’encontre des policiers et l’application de peines systématiques pour les récidivistes. Il faut aussi poursuivre l’ensemble de ceux qui tiennent un discours de haine anti-policiers ou des propos irresponsables, comme ceux de Mathieu Kassovitz la semaine dernière. Nous devons enfin sanctionner ceux qui filment et mettent en ligne les images de policiers agressés, comme complices des violences commises.

3. La troisième action, à démarrer maintenant, mais dont l’impact sera plus long à constater, doit viser à réapprendre à tous les enfants, sur tout le territoire, le respect des policiers, ainsi que de tous les serviteurs de l’Etat, qu’ils soient pompiers, militaires, professeurs, magistrats pour ne citer qu’eux.. Ce respect vaut bien entendu pour tous les citoyens et il est important de souligner que les assaillants de Champigny-sur-Marne ont été d’autant plus lâches qu’ils se sont attaqués à une femme. Mais il est essentiel que l’école enseigne à tous les élèves, dès leur plus jeune âge, qu’il ne peut y avoir de vie citoyenne durable sans un respect tout particulier de ceux qui sont chargés de veiller à la paix et à la sécurité de leurs concitoyens. C’est le fondement même de notre société.

L’intensité des attaques contre les policiers du début de semaine démontre l’urgence d’agir. La peur doit changer de camp ! Face à la violence et à la loi des cités, l’Etat doit retrouver son autorité. La refondation de l’Etat et de la citoyenneté commence là !

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