Chers Amis,

En avant, là-haut, c’est là que la France doit aller. Il est clair qu’Emmanuel Macron n’a pas convaincu les Français qu’il les y menait.

Partout en France, j’ai constaté un même sentiment de déception, de méfiance et même de défiance après l’annonce de la formation du nouveau gouvernement. Qu’ils soient jeunes, entrepreneurs, commerçants, enseignants, investisseurs, fonctionnaires ou médecins, tous les Français que j’ai rencontrés cette semaine n’y croient plus.

Pour eux comme pour l’immense majorité de nos compatriotes, le président de la République et son Premier ministre n’ont pas constitué l’équipe de France des talents dont notre pays a besoin pour repartir de l’avant. Une fois encore, le copinage, les petits arrangements politiciens et la volonté de ne voir dépasser aucune tête l’ont emporté sur les considérations de compétence, ainsi que de sens du service de la France. Et le triste discours présidentiel de mardi soir a donné l’image d’un chef de l’Etat enfermé dans ses erreurs et ayant manifestement atteint son seuil d’incompétence.

Dans ce contexte, il est urgent de recréer les conditions de la confiance. Nous ne devons, en tant que peuple, céder ni à la résignation, ni à la désespérance. Il y a tant de choses à faire !

Les inondations meurtrières de lundi et mardi dans l’Aude ont dramatiquement montré la nécessité de repenser, puis conduire une véritable stratégie d’aménagement du territoire, de moderniser en profondeur nos systèmes d’alerte et de reprendre une politique d’investissement digne de ce nom pour installer les digues et les clapets anti-retour nécessaires ou supprimer les piliers de ponts permettant de fluidifier le débit des cours d’eau.

Sur le plan de la sécurité intérieure, l’actualité quotidienne illustre la nécessité immédiate de la reprendre en main, d’investir les moyens nécessaires et de procéder à la reconquête des zones de non-droit sous la direction d’un ministre digne de ce nom.

En matière économique, la confirmation des mauvaises nouvelles venant de Chine ou des marchés comme la révision à la baisse des résultats de plusieurs entreprises démontrent que le temps presse. Le gouvernement ne doit plus différer le redressement des comptes publics qu’il ne peut attendre d’un environnement favorable et qui conditionne le retour durable à la croissance.

Sur le front européen enfin, le nouvel échec du sommet de Bruxelles démontre, outre l’impasse du Brexit, l’absence de leadership au sein des dirigeants de l’Union et la domination des intérêts politiques nationaux à court terme sur toute autre considération. Si les vingt-sept continuent à tourner en rond sur les migrations, ce n’est pas faute de solution possible, mais parce que trop de gouvernants actuels n’ont aucun intérêt électoral à ce qu’un accord soit trouvé sur la réforme du système d’asile commun avant les élections européennes de 2019.

Nous avons besoin d’autres dirigeants pour l’Union et nous devons réformer en profondeur ses structures et son mode de fonctionnement. Il est temps que nos gouvernants quittent le costume de politiciens à courte vue pour agir en hommes et femmes d’État qui pensent l’avenir hors des contingences électorales.

On le voit. Le travail est immense. C’est pour cela que nous sommes déterminés à relancer notre mouvement avec vigueur et à agir pour donner à la France et à l’Europe le projet politique et l’ambition dont ils ont besoin.

Pour réconcilier l’ensemble des Français avec leurs gouvernants, pour recréer la confiance et pour faire renaître l’espérance, la force du projet, la volonté de servir le bien commun et la compétence des hommes ne suffiront pas. La cohérence des actes et l’exemplarité devront aussi être au programme.

Dans cette perspective, il faut condamner sans détour l’attitude de Jean-Luc Mélenchon, lors de la perquisition de mardi, comme ses déclarations à l’Assemblée de mercredi.

Elles ont montré, après l’affaire Benalla, des dirigeants politiques qui se croient au-dessus des lois et oublient le devoir d’exemplarité que leur fonction exige. La complaisance des médias à l’égard du dirigeant de LFI doit aussi nous interpeller. Des actes analogues de François Fillon ou de Marine Le Pen, lors des perquisitions dont ils furent l’objet, auraient suscité une condamnation en règle. La différence de traitement n’est pas acceptable et une même sévérité devrait s’appliquer au comportement scandaleux de Jean-Luc Mélenchon.

C’est parce que nous serons exigeants, mais aussi innovants et animés par la seule ambition de servir que nous pourrons, avec tous les Français, aller de l’avant, retrouver notre unité et nous montrer à la hauteur de notre histoire comme de la promesse d’un avenir meilleur que nous devons à notre jeunesse.

Ensemble, faisons le choix du progrès et de l’espoir ! Je forme mes meilleurs vœux de succès pour la mission BepiColombo qui part cette nuit avec Ariane V vers Mercure.

Bon week-end à tous

François Vigne

Président de la France en marche

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