L’agression au pistolet, qui s’est révélé factice, d’un professeur de Créteil par un élève exigeant d’être déclaré présent a indigné toute la France. Elle n’est malheureusement qu’un acte de violence parmi tant d’autres que subissent au quotidien enseignants et élèves au sein même des établissements scolaires.

Le président de la République a demandé au ministre de l’Education nationale et au ministre de l’Intérieur de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin aux violences visant les enseignants. Un comité stratégique a en particulier été convoqué par les ministres de l’Education nationale et de l’Intérieur pour mettre en place un plan d’action.

Il faut aller plus loin ! Les Français ne connaissent que trop ces plans d’action claironnés et fortement médiatisés, mais suivis de si peu de moyens et de réalisations. Surtout, n’impliquer que les ministères de l’Education nationale et de l’Intérieur ne permettra pas de régler le problème.

Une mobilisation beaucoup plus large associant en particulier les élus locaux, le ministère de la Justice, ainsi que le ministre chargé de la ville, est nécessaire. Il faut malheureusement constater que la scandaleuse agression de vendredi s’est déroulée à Créteil, dans l’une de ces banlieues où, comme le déclarait Gérard Collomb en quittant le pouvoir, c’est « la loi du plus fort qui s’impose, des narcotrafiquants, des islamistes radicaux, qui a pris la place de la République.»

Quand la violence gangrène la rue, elle ne peut rester en dehors de l’école. C’est pour cela qu’une action beaucoup plus large est impérative, une action qui commence par la reconquête, toujours annoncée mais jamais commencée, des zones de non-droit et des autres territoires perdus de la République, une action qui implique aussi une lutte générale contre les incivilités et contre tous les manques de respect aux personnes et en particulier à tous les agents publics, qu’ils soient professeurs, magistrats, policiers, pompiers, infirmiers ou simples employés de mairie.

Pour être victorieuse, cette lutte suppose aussi que les décideurs politiques montrent l’exemple, à commencer par le chef de l’Etat ou les députés, en veillant à ne pas s’afficher aux Antilles ou ailleurs avec des délinquants, en respectant magistrats et policiers venant effectuer une perquisition, et en se montrant exemplaires dans l’ensemble des autres actes de leur vie publique et privée.

La bataille contre la violence à l’école et plus largement dans la cité est prioritaire. Il est la condition, pour notre nation, de la poursuite du progrès et d’un progrès partagé.  Ce combat peut être gagné. Encore faut-il que l’ensemble de l’exécutif, chef de l’Etat en tête, s’y implique et dégage les moyens nécessaires. Les discours ne suffiront pas. L’heure est venue d’agir vraiment !

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