Alors que la France est prise en otage par la frange jusqu’au-boutiste de la CGT, le chef de l’Etat doit cesser de tergiverser et ne plus se cacher derrière son Premier ministre ou tel ou tel autre membre de son gouvernement. Il lui revient de prendre ses responsabilités en mettant immédiatement en œuvre l’ensemble des mesures appropriées, y compris réquisition et usage de la force publique, pour faire respecter la liberté de circulation et la liberté d’approvisionnement sur tout le territoire national.
Les Français assistent aujourd’hui ébahis au blocage du pays dans le cadre d’une lutte à mort entre deux gauches, la gauche qui a voulu croire les promesses du candidat Hollande et celle qui les a trahies, la gauche des bloqueurs contre la gauche des immobiles, la gauche syndicale contre la gauche de gouvernement, la gauche qui représente moins de 3% des salariés et celle qui a le soutien de moins de 20% des Français.
Ce combat n’est pas celui des Français qui sont plus de 61% à demander la fin des troubles actuels.
La question dépasse aujourd’hui de beaucoup l’avenir du projet de loi Valls-Macron-El Khomri. Il s’agit d’assurer le respect de l’état de droit sur la contrainte physique, des libertés fondamentales sur la violence, du progrès, même mince, sur le blocage.
Il s’agit aussi de la place de la France dans le monde. Après les attentats de janvier et de novembre 2015, après les scènes de guérilla urbaine et l’incendie d’une voiture de police en plein Paris la semaine dernière, notre nation ne peut plus s’offrir le luxe d’afficher l’image d’un pays paralysé par l’incompétence de ses dirigeants et le dogmatisme de certains ses syndicats.
Les statistiques publiées hier confirment l’urgence de la situation. Si les investisseurs étrangers boudent aujourd’hui la France, c’est à cause de sa fiscalité, du poids de ses charges sociales et de son incapacité à se réformer.
Il y a urgence à transformer notre pays. Nous le devons aux 6 millions de chômeurs. Nous le devons aussi à notre jeunesse. Il ne s’agit pas d’affaiblir les salariés, mais au contraire de favoriser la création d’emplois et la mobilité, tout en assurant la protection de chacun contre tout risque d’abus, d’où qu’il vienne.
La véritable réforme du travail restera à réaliser au lendemain de la prochaine élection présidentielle. Devenu totalement illisible, largement vidé de sa substance et décrédibilisé par les divisions de la majorité et les dissensions au sein même du gouvernement, le projet de loi Valls-Macron-El Khomri, est très loin d’atteindre les objectifs initialement fixés. Au vu des déclarations du ministre de l’Economie hier, il n’est même pas sûr que le projet de loi obtiendrait la majorité au sein du gouvernement s’il devait y faire l’objet d’un vote…
Tout sera donc à reprendre en mai 2017 dans un esprit de clarté, de simplicité et de responsabilité. . Cela implique d’avoir structuré une réforme beaucoup plus ambitieuse incluant aussi la fonction publique, d’en avoir présenté l’ensemble des enjeux et l’équilibre aux Français dans le cadre de la campagne présidentielle et d’y avoir préparé les représentants des salariés ainsi que des dirigeants, qui devront ensuite, sur le terrain, négocier les nouveaux accords d’entreprise. C’est à ces conditions que la réforme redeviendra légitime et pourra s’appliquer au bénéfice de tous. C’est l’objectif pour demain.
Dans l’immédiat, il faut donner raison à la France qui veut travailler plutôt qu’à celle qui veut la bloquer, à ceux qui veulent remettre la France en marche plutôt qu’à ceux qui veulent l’empêcher d’avancer. C’est la responsabilité du président de la République. Il ne doit plus s’y dérober !