Les premières frappes françaises contre l’Etat islamique en Syrie ont officiellement eu lieu dimanche 27 septembre, concomitamment à la présence du chef de l’Etat à New-York pour l’Assemblée générale de l’ONU. Nous souhaitons nos meilleurs vœux de succès aux armées françaises pour cette nouvelle mission qu’il leur est demandé d’accomplir.

Mais le début de ces interventions armées rend urgent la clarification de nos buts de guerre. C’est d’autant plus nécessaire que le ministre de la Défense a précisé que « nous sommes intégrés à la sécurisation du ciel syrien faite par les Américains », mais que « nous avons une posture autonome dans le dispositif, hors de la coalition « . Cette posture mérite d’être précisée alors que les interventions des différents chefs d’Etat à l’ONU ont montré des différences d’opinion certaines, si ce n’est de la confusion.

L’antienne martelée par François Hollande « Assad doit partir » ne peut pas fonder notre action. Nous savons aujourd’hui où nous ont menés les slogans « Sadam doit partir » et « Kadhafi doit partir » dans les affaires irakiennes et libyennes : à l’échec, au chaos et à l’expansion rapide de Daech.

Se draper dans la simple posture « on ne peut pas faire travailler ensemble les victimes et le bourreau », c’est aussi montrer que l’on n’a rien compris à l’Orient compliqué.

L’action militaire n’est là que pour servir de soutien et de moyen à l’action politique et diplomatique. L’urgence est, pour tous les syriens, de rétablir une situation pacifique garantissant à chacun l’exercice de ses libertés fondamentales et des conditions d’existence satisfaisantes sur la durée. Cela suppose un accord politique durable entre les différentes forces qui animent le pays.

C’est à l’établissement des conditions nécessaire à la conclusion d’un tel accord que la France doit maintenant employer ses talents et son énergie.

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