La forte mobilisation des gilets jaunes ce week-end est un signal d’alarme. Elle ne peut être traitée par le mépris et exige une réaction rapide du sommet de l’Etat.

La fin de non-recevoir exprimée ce soir par le Premier ministre n’est pas la bonne réponse. L’exaspération des Français à l’égard du pouvoir est profonde. Les 300 000 citoyens qui sont passés à l’action ce week-end sur plus de 2000 points du territoire sont aussi les porte-parole des 74% des Françaises et des Français qui les soutiennent. Avec un mort et plus de 420 blessés, le bilan de ces deux journées es lourd et il est urgent d’arrêter les frais.

Arrêter les frais, ce n’est pas stopper les réformes qui sont, au contraire, restées trop limitées jusqu’à ce jour. Les ordonnances Travail ne se sont pas attaquées au problème essentiel du travail en France, à savoir l’excès de charges fiscales et sociales. La réforme institutionnelle a été laissée en jachères à la suite de l’affaire Benalla. Et la réforme de la SNCF n’est pas à la hauteur des enjeux de la remise en état du système ferroviaire national.

Les Français n’attendent pas de leurs gouvernants qu’ils renoncent à réformer et à réaliser enfin ce qui ne l’a pas été depuis trop longtemps. Mais ils demandent la fin du marquage fiscal qu’ils subissent depuis bientôt 7 ans du fait de dirigeants qui n’ont pas eu le courage de s’attaquer à la baisse des dépenses de fonctionnement de l’Etat.

Et ils ne supportent plus le mépris, l’arrogance et à l’injustice qui ont marqué les 18 premiers mois de la présidence Macron Les Français n’ont besoin de personne pour leur faire la leçon. Mais ils sont dans l’attente de gouvernants courageux, responsables et visionnaires, qui soient aussi des serviteurs, les serviteurs de la France et de l’ensemble de la communauté nationale.

Rester sourd à la colère des Français nous mènerait droit dans le mur. C’est parce que les démocrates n’ont pas su l’écouter celle du peuple américain qu’ils ont porté à leur tête Donald Trump avec les conséquences que nous connaissons.

Le chef de l’Etat, comme il l’a reconnu mercredi dernier, n’a pas réussi à réconcilier les Français avec leurs dirigeants. Pour y parvenir, il faut non seulement changer de ton, mais aussi mettre en œuvre une nouvelle politique qui soit au service de tous les Français et qui ne laisse personne sur le bord du chemin.

C’est la condition du retour à la concorde nationale, de la réussite de la France et de l’avenir de l’Europe.

lfm_2016