Les atermoiements au sein de l’Eurogroupe ne doivent plus durer. Cela fait près de six mois que la crise grecque domine l’actualité et alimente l’inquiétude des peuples de l’Union. De sommets en sommets, de reports en reports, c’est l’économie grecque, déjà en perdition, qui coule un peu plus, et l’économie de l’ensemble de l’Europe qui se trouve affectée. Elles ne peuvent pourtant pas se le permettre avec un taux de chômage toujours au plus haut et des défis immenses.

Six mois ont été perdus. La responsabilité de François Hollande, qui a attendu beaucoup trop longtemps avant de s’engager, est grande. Et l’étalage public des divisions franco-allemande nous affaiblit un peu plus. Il est maintenant urgent de d’agir et de décider. Les dirigeants européens seraient irresponsables de retarder leur choix et de prolonger encore le supplice du peuple hellène.

L’heure n’est plus aux vaines paroles, aux postures et aux hésitations, mais à des actes hardis et constructifs permettant de donner un avenir durable à la Grèce et à l’ensemble de l’Union.

Car la crise actuelle doit aussi nous amener à répondre sans attendre aux questions auxquelles les dirigeants des 19 Etats-membres de l’Eurozone, comme des 28 de l’Union, ont préféré trop longtemps se dérober. Quel est le but ultime de l’Union : une intégration politique avec transfert de souveraineté ou une simple zone monétaire et de libre-échange ? Quelles règles communes sont-elles nécessaires et quelles dérogations sont-elles possibles avec quelles conséquences ? Quel degré de solidarité minimum entre ses nations impose l’appartenance à l’Union ? Quel écart de niveau de vie entre ses États-membres y est-il durablement soutenable ?

Les tensions nouvelles qui s’expriment entre les peuples de l’Union montrent qu’il n’est plus possible de poursuivre la politique de la fuite en avant et des faux-semblants. Les méthodes Monet des petits pas et Delors ne sont plus adaptées. La gestion bureaucratique de l’Union doit céder la place à une direction politique de l’Europe respectueuse de la volonté de ses peuples. Ne rien faire et ne rien changer serait mettre en péril l’Union et toutes ses nations. Leur avenir se joue maintenant.

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