L’heure n’est pas aux vaines polémiques. Il convient de ne pas faire commerce politique de l’amateurisme gouvernemental au moment où toute la nation doit être mobilisée pour apporter le soutien nécessaire aux populations de Saint-Barthélemy et Saint-Martin.
Pour autant, nous devons tirer toutes les leçons de l’échec que représente la mise en œuvre des secours après le passage de l’ouragan Irma sur ces îles françaises. Elle n’a pas été à la hauteur de ce qu’on est en droit d’attendre de l’administration nationale, ni d’un État moderne.
Les autorités françaises étaient bien informées, comme nous tous, de la trajectoire prévisible d’Irma et de son intensité. Dans ces conditions, des moyens beaucoup plus importants (hélicoptères, hôpitaux de campagne, etc.) auraient dû être prépositionnés afin de pouvoir réagir sans délai après le passage de l’ouragan. La houle et la menace du passage de l’ouragan José ne peuvent servir de justification, car l’utilisation de moyens aériens suffisait à les pallier. C’eût été d’autant plus indispensable que la lenteur de la réaction accroît la souffrance des victimes et leur traumatisme après le choc qu’elles viennent de subir. Nous devons donc, pour l’avenir, préparer des plans d’intervention d’urgence beaucoup plus rapides et efficaces, avec une parfaite coordination des moyens civils et militaires.
Les pillages ont manifestement été peu ou mal anticipés. L’Etat français a failli à sa mission de maintien de l’ordre au service des populations locales. L’histoire et tous les exemples internationaux, y compris les plus récents au Texas il y a quelques jours, nous avertissaient pourtant de ce risque évident. C’était la responsabilité du gouvernement d’assurer la protection de nos compatriotes en installant, par avance, des renforts policiers et en prévoyant la projection, par moyens aériens, de nouvelles forces, dès l’ouragan passé. Il convient maintenant d’envoyer toutes les forces nécessaires pour permettre le retour immédiat de l’ordre public, ainsi que la mise hors d’état de nuire, puis la punition des fauteurs de troubles.
La gestion de la catastrophe Irma constitue un échec sévère pour la France. Il est urgent, alors que d’autres ouragans continuent de menacer, d’en tirer toutes les conséquences pour s’assurer qu’il ne puisse se renouveler dans l’avenir !