Le lancement ce matin des consultations du Premier ministre avec les partenaires sociaux sur la remise à plat de la fiscalité illustre jusqu’à la caricature l’incapacité de l’exécutif à gouverner. En ouvrant le débat fiscal sans lui fixer de cadre, ni de direction, le pouvoir démontre une nouvelle fois légèreté, précipitation, et surtout absence de courage, de vision et de leadership.

Il revenait au président et à son Premier ministre d’assumer la responsabilité de la réforme fiscale à venir et d’en définir les éléments fondamentaux avant d’en saisir le Parlement  et de recueillir, le cas échéant, l’avis des partenaires sociaux.

Au lieu de cela, François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont choisi de donner d’abord la parole aux revendications catégorielles. C’est exactement ainsi qu’avait procédé Louis XVI en invitant les Français à exprimer leurs critiques et souhaits dans les cahiers de doléance avant la réunion des Etats généraux en 1789, attisant ainsi les frustrations et le ressentiment. On connaît le dénouement !

La France n’a nul besoin d’incertitudes supplémentaires. Au contraire, les Français demandent au pouvoir de la clarté et l’action.

L’avantage tactique pris par le Premier ministre grâce à l’annonce surprise de la réforme fiscale risque donc de se transformer rapidement en victoire à la Pyrrhus au détriment du pays tout entier !

Il y a urgence à ce que le président prenne sur ce sujet, comme sur tous les autres, ses responsabilités.

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