Si l’abstention et les europhobes l’emportent dimanche, la faute en incombera d’abord à François Hollande. Il a choisi, par manque de conviction personnelle et par calcul politique, d’assurer le service minimum : une tribune dans Le Monde, rien de plus. C’est la première fois dans l’histoire de la Vème République qu’un président s’engage aussi peu.

Dans le système présidentiel français, c’est au chef de l’Etat et à lui-seul qu’il revient d’écrire le roman de l’Europe. C’est à lui de donner la perspective et les impulsions, puisqu’il est, par sa fonction, un décisionnaire clef de l’Union européenne. C’est à lui aussi qu’il revient de faire preuve du leadership nécessaire pour que l’Europe avance dans un sens conforme aux vœux de la France.

L’abstention présidentielle est grave. Elle est préjudiciable aux intérêts de la France au sein de l’Union et elle affaiblit l’Europe toute entière. La très faible popularité de François Hollande le mettait pourtant en position d’avoir, sans risque important, une parole forte, claire et libre. Il n’a pas eu le courage d’exercer cette liberté. Face à l’histoire, sa responsabilité est immense.

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