Le nouveau rapport publié hier par la Cour des Comptes sur la situation et les perspectives des finances publiques et celui des économistes du Trésor sont implacables. Déficit, dette, PIB par habitant, dépenses publiques, fonction publique : tous les voyants sont au rouge et la France accélère son décrochage par rapport à ses voisins.

La Cour des Comptes dénonce une nouvelle fois avec vigueur l’absence de sincérité de prévisions budgétaires. En présentant son projet de loi de finance rectificative la semaine dernière, le gouvernement a ainsi voulu maintenir l’objectif d’une croissance économique de 1% et d’un déficit budgétaire de 3,8% pour 2014, alors que la Cour a « identifié des risques importants de moindres recettes »  et « un risque tenant à une fragilisation de la prévision de croissance de 1% » en 2014. De même, près de 30 des 50 milliards d’économies annoncées d’ici 2017 sont « peu documentés ». Et 15 milliards d’économies « reposent sur des administrations dont l’État ne maîtrise pas les dépenses », en particulier sur les collectivités territoriales. Les prévisions budgétaires sont devenues un exercice de mensonge public.

Le mensonge budgétaire porte atteinte aux fondements mêmes de notre démocratie. En foulant aux pieds le principe constitutionnel de sincérité budgétaire, il viole les principes fondamentaux de consentement du peuple aux impôts et à l’autorisation des dépenses publiques. Il est également lourd de conséquences : le déficit public ne recule pas assez rapidement par rapport aux prévisions, nous risquons une nouvelle fois de ne pas respecter les engagements du pacte de stabilité et la dette publique continue à augmenter.

Nous devons mettre un terme à la République du mensonge. Le mensonge est anti-démocratique. Il décrédibilise  les tentatives de réformes ou d’économies et les autorités publiques. Il empêche la France d’avancer en cachant à son peuple la vérité sur la situation du pays et les efforts à réaliser.

C’est un même mensonge institutionnalisé sur la situation militaire réelle et comparée de la France dans les années 1930 qui avait conduit à la déroute de 1940 et à la perte de souveraineté de notre nation. La voix du général de Gaulle avait alors montré, du diagnostic visionnaire de Vers l’armée de métier à l’Appel du 18 juin, la force de la vérité.

En ce 18 juin 2014, nous voulons honorer la mémoire du Général de Gaulle et de la France combattante qui ont permis à la France de retrouver son indépendance, sa grandeur, sa liberté et son espérance. Dépositaires de leur héritage, nous voulons à notre tour faire le pari de la vérité, de l’engagement et de l’innovation pour le plus grand service de la France et de son renouveau.

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