De 70 à une petite centaine d’enfants français, filles et fils de djihadistes, vivent actuellement danS des camps de réfugiés dans la zone irako-syrienne. Victimes des sombres choix de leurs parents et de l’incapacité des autorités nationales à empêcher leur départ vers les foyers djihadistes, ils doivent être rapatriés en France et y faire l’objet d’un placement assurant leur reconstruction et la sécurité de tous les Français.

Manquant d’eau, de nourriture et des soins les plus élémentaires, ces enfants sont en danger. Ils ne reçoivent pas non plus l’enseignement dont ils ont besoin. Ils n’auraient jamais dû quitter le territoire national si une surveillance appropriée avait été appliquée et les moyens nécessaires alloués à la lutte contre l’islamisme et le terroriste islamiste.

L’exécutif ne peut continuer à pratiquer l’ambiguïté par crainte de réactions négatives de l’opinion publique. Il lui revient d’expliquer aux Français que 84 enfants ont déjà été rapatriés dans notre pays depuis la création de l’Etat islamique et que laisser les autres croupir dans des camps de détenus au Kurdistan syrien serait contraire à nos lois, aux principes fondamentaux de notre République et à aux valeurs qui fondent notre nation, ainsi qu’à la protection de notre paix commune.

Ces enfants ne sont pas coupables des crimes et de la trahison de leurs parents. Ils ne peuvent en être tenus responsables. Arguer du principe d’autorité parentale pour s’abstenir de toute action et gagner du temps, comme l’a fait Christophe Castaner, est aussi hypocrite qu’irresponsable. Car notre nation n’hésite pas, conformément à ses valeurs et principes fondamentaux, à soustraire les enfants à leurs parents quand ceux-ci se montrent défaillants et à les placer pour leur assurer un avenir meilleur.

Abandonner les enfants de djihadistes à leur sort au regard du risque qu’ils représentent serait un calcul à court terme qui ne nous protégerait en rien. Car ils ne pourraient être condamnés en Irak ou en Syrie pour les crimes de leurs parents, ni déchus de leur nationalité française. Pour ceux qui ne mouraient pas sur place, il y a toute chance qu’ils reviendraient plus tard en France après avoir continué à être abreuvés de propagande djihadiste et animés d’un ressentiment profond pour une patrie qui les aurait abandonnés, devenant de véritables bombes à retardement.

Pour l’éviter, il faut décider et agir sans plus tarder. En laissant pourrir la situation et en ne les rapatriant pas, contrairement à ce qu’ont fait les États-Unis et la Russie, l’exécutif manque de courage, de valeur et de sens des responsabilités. Il rend aussi la France coupable de violation de la Convention internationale des droits de l’enfant et des principes fondamentaux de notre droit.

Décider de rapatrier ces enfants victimes ne signifie pas faire preuve de naïveté ou méconnaître le danger représenté par certains de ces jeunes. Compte-tenu des discours fanatiques qu’ils ont reçus, des crimes et horreurs dont ils ont été les témoins et des entraînements qu’ils ont pu subir, il est essentiel qu’ils soient, dès leur retour, pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance et placés dans des familles d’accueil spécialement formées à ce genre de situation. Ils devront faire l’objet d’un suivi attentif par des éducateurs spécialisés, des psychologues et des psychiatres pour leur permettre de se reconstruire, ainsi que par les forces de sécurité et des magistrats spécialisés pour s’assurer qu’ils ne deviennent pas des menaces, immédiatement ou à terme, pour notre sécurité collective.

Nous en avons la capacité et les moyens. Ne manque que la volonté. C’est maintenant à Emmanuel Macron et son gouvernement d’être à la hauteur de leurs responsabilités, de l’histoire de notre nation et des valeurs qui la fondent. En rapatriant les enfants de djihadistes, la France se montrera fidèle à elle-même et protègera son avenir.

lfm_2016