L’acte XII l’a confirmé. Le Grand débat ne suffira pas. Si la participation à la journée d’hier a été  en légère baisse selon les chiffres officiels, ce sont encore près de 60. 000 manifestants qui ont bravé, pour le douzième week-end consécutif, le mauvais temps pour exprimer leur mécontentement face à la politique du chef de l’Etat. Cette situation ne peut, ni ne doit durer.

Elle bloque une grande partie du pays, affecte l’activité économique de très nombreux commerçants, complique les transports. Ce sont ainsi de très nombreux citoyens qui subissent, depuis trois mois, les conséquences du conflit entre Emmanuel Macron et les Gilets jaunes. Une sortie de crise s’impose pour leur permettre à tous de retrouver une vie normale.

Cette nouvelle journée de manifestations a encore mobilisé plus de 80 000 membres des forces de l’ordre. Les nombreux incidents ou bavures qui se sont récemment multipliés témoignent de leur fatigue et de leur usure face à cette situation qui s’éternise depuis trop longtemps. Elle crée au surplus une distance profonde et développe un sentiment de haine croissant de beaucoup Gilets jaunes envers les policiers et gendarmes.

La poursuite du mouvement divise enfin les Français. Elle crée un risque de morcellement durable de la nation française entre différentes composantes qui se comprennent mal. La responsabilité de l’exécutif est maintenant de rassembler les Français et de retisser un lien social profondément abîmé en mettant en avant un nouveau projet social dans lequel chaque Français aura toute sa place, quelle que soit sa position dans la cordée, et dans lequel notre principe fondamental de fraternité reprendra tout son sens.

C’est pour ces trois raisons que le président de la République doit apporter une réponse décisive à la crise des Gilets jaunes, au-delà du Grand débat. Parmi les options sur la table, changement de gouvernement pour conduire une autre politique, élections législatives anticipées ou référendum sont les trois principales. C’est à Emmanuel Macron de décider celle qu’il veut mettre en œuvre et d’en assumer la responsabilité devant aux Français.

Deux conditions devront être réunies pour que la solution envisagée permette une vraie sortie de crise : qu’elle ne soit pas guidée par des considérations tactiques, mais par une vraie volonté de rassembler les Français autour d’un projet commun d’une part et qu’elle ne vienne pas polluer d’autres enjeux essentiels pour notre nation comme les élections européennes d’autre part.

Dans cette perspective, choisir de réaliser le référendum constituerait la pire des solutions et un mauvais coup porté à l’Europe et à la France. C’est pour cela qu’une autre date devra être retenue si Emmanuel Macron optait pour un référendum. Sa responsabilité devant l’histoire est en jeu !

lfm_2016