Les chiffres ont parlé. François Hollande a échoué à délivrer sa promesse d’inverser la courbe du chômage avant la fin de l’année 2013. Il avait pourtant, depuis plus d’un an, érigé cet objectif en fondement de toute sa politique, qui justifiait l’ensemble des sacrifices imposés aux Français.

Avec la nouvelle hausse du chômage, l’échec de la présidence Hollande est complet. Qu’il s’agisse du retour de la croissance, de la réduction du déficit budgétaire et de la dette publique, de la sécurité et bien sûr du chômage, l’exécutif n’a atteint aucun des objectifs annoncés et rempli aucune de ses promesses. La contre-performance relative est encore plus forte : alors que la plupart de nos voisins profitent du retour à la croissance et voient leurs indicateurs s’améliorer, les nôtres se dégradent encore !

Cet échec présidentiel est d’abord celui d’une erreur de diagnostic : il ne suffit pas d’attendre pour que les problèmes se règlent d’eux-mêmes. Il est ensuite celui d’une politique dogmatique et néfaste de matraquage fiscal et de castration de l’ensemble des leviers de croissance. Il est enfin, et sans doute encore plus, le résultat du choc de défiance administré au pays par François Hollande et son gouvernement. Ils ont paralysé l’ensemble des Français en les plongeant dans l’incertitude et en les privant de direction.

Ce problème n’est pas résolu. Le lancement du pacte de compétitivité a été réalisé avec le grand degré d’incertitude qui accompagne toute la politique économique gouvernementale et qu’on annonce se prolonger jusqu’après les élections européennes, donc jusqu’avant l’été. Ce seront encore six mois de perdus pour la croissance, pour les chômeurs, pour les Français et pour la France.

Le président se refuse à changer. Encore aujourd’hui, François Hollande a préféré esquiver en feignant de ne pas encore connaître les chiffres et faire diversion en rouvrant le débat de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne.

L’heure n’est plus à la diversion et à la manipulation. Il revient au président de la République de parler aux Français pour assumer ses responsabilités, reconnaître son échec et en tirer les conséquences en changeant de gouvernement. C’est la condition du retour à la confiance sans laquelle il n’y aura pas de retour durable à la croissance, ni d’inversion de la courbe du chômage.

Il y a urgence. La France aura déjà perdu cinq ans. Elle ne peut se permettre d’en perdre cinq.

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