Pierre Moscovici, ministre de l’Économie et des Finances a reconnu vendredi que le déficit public de la France sera « légèrement au-dessus » de l’objectif officiel de 3,7% en 2013″, mais que le gouvernement ne prendra pas de nouvelles mesures d’économies d’ici à la fin de l’année…
Deux jours avant, c’était la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, qui annonçait que la hausse de la durée de cotisation prévue dans le projet de réforme des retraites, n’aura pas d’effet immédiat et ne s’appliquera qu’aux futurs retraités à partir de 2020…

Deux ministres, deux annonces et une même philosophie, inspirée par l’Elysée : temporisons, retardons les réformes et repoussons à demain ce que nous devrions faire aujourd’hui en espérant qu’un cycle economique plus favorable viendra d’ici-là en réduire la nécessité et l’ampleur.

La nécessité et la justesse des réformes n’est même plus contestée, mais leur application est reportée pour en différer l’effort, jugé trop lourd à supporter aujourd’hui… Comme s’il pouvait l’être moins demain !

En agissant ainsi, le gouvernement fait le choix du présent et obère l’avenir. Oubliées les belles promesses du candidat en faveur de la jeunesse ! Ce n’est pas l’annonce de 2500 nouveaux emplois francs, dérisoires par rapport à l’accroissement du nombre de jeunes chômeurs, qui va changer la donne. Sourd aux mises en garde des grands acteurs du pays, de la Cour des Comptes et des institutions internationales, le Président fuit toujours les réformes de structure et préfère en laisser la charge aux autres.

Cette tactique du report nous expose à deux risques supplémentaires :
– elle nous fait prendre du retard par rapport à tous nos voisins, qui ont choisi d’assumer la réalité et de prendre le taureau de la réforme par les cornes ; à différer encore et encore, notre retard risque de devenir irrattrapable ;
– elle ne laisse qu’un seul instrument aux gouvernements pour gérer nos contraintes de déficit et d’endettement en cas de retard dans la reprise ou de nouvel accident conjoncturel : la matraque fiscale avec tous les effets récessionnistes dont nous souffrons aujourd’hui au quotidien.

Pas étonnant dans ces conditions que 7 Français sur 10 estiment que la situation économique s’aggrave et que la confiance ne revienne pas. Comme ils l’ont eux compris, seule la mise en oeuvre immédiate des réformes de structure nécessaires permettra d’assurer une reprise durable, l’inversion pérenne de la courbe du chômage et le retour de la confiance. Ces réformes s’imposent dès maintenant !

Il reste au président à en prendre conscience. Souhaitons que ses vacances lui permette enfin de s’abstraire du quotidien et de le réaliser !

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