Une fois encore, hier, l’exécutif a failli. Pendant qu’Emmanuel Macron décompressait en skiant à La Mongie et que Christophe Castaner était englué dans la gestion des conséquences de sa conduite irresponsable en boîte de nuit, Paris était de nouveau mis à sac par des bandes de casseurs et de voleurs.

La mort a failli frapper la maman et son bébé sauvés in extremis des flammes dans l’immeuble de l’avenue Franklin Roosevelt incendié par les voyous. Mais ce sont plus largement tous les Parisiens qui ont été mis en danger par l’inaction des pouvoirs publics.

J’étais moi-même dans le huitième arrondissement pour raccompagner une personne âgée à son domicile. J’ai été le témoin d’une ville abandonnée, laissée à elle-même, où les forces de l’ordre semblaient clairement dépassées et dépourvues d’instructions claires et où les pompiers couraient d’un feu à un ordre, sans avoir les moyens d’éteindre vraiment les incendies.

Cette situation est inacceptable. Elle fait honte à la France et à tous ceux qui sont convaincus de sa force et de sa grandeur. Elle est indigne d’une République dans laquelle la liberté et la sécurité de chaque citoyen doivent être assurées et garanties. Elle a un coût immense pour la France, par les dommages causés, par les traumatismes provoqués, par les failles du système de maintien de l’ordre mis au grand jour et par l’effet désastreux sur l’image de notre nation dans le monde.

Avec un tel bilan, quatre mois après le saccage de l’Arc de Triomphe et de l’avenue Kléber, il n’est définitivement plus possible que les responsables restent en place. Ministre de l’Intérieur et préfet de police doivent remettre leur démission et quitter leur fonction, qu’ils n’ont pas été capables d’assumer.

Toutes les mesures doivent désormais être prises pour que de telles exactions ne puissent plus se reproduire et que l’ensemble des Parisiens, comme des Français, aient enfin la liberté, samedi prochain, de vaquer à leurs différentes occupations sans crainte pour leur personne ou pour leurs biens.

Il faut aussi tirer les conséquences politiques de cette nouvelle crise. L’acte XVIII des Gilets jaunes démontre que le Grand débat n’a rien réglé. Déclenchée par l’arrogance du chef de l’Etat et les erreurs d’appréciation de l’exécutif, l’insurrection des Gilets jaunes est une crise politique, qui appelle une réponse politique.

Dans une démocratie digne de ce nom, cette réponse passe par le retour devant le suffrage des Français. C’est maintenant l’étape qu’il faut préparer afin de faire cesser les violences, de redresser l’Etat et de permettre à notre nation tout entière de repartir de l’avant.

lfm_2016