Deux mois après le référendum sur le Brexit, l’exécutif français s’est montré incapable d’articuler une quelconque réponse et le moindre projet pour répondre aux défis posés par le vote britannique !
Le mini-sommet franco-germano-italien de Ventotene lundi dernier a illustré l’absence de vision du président français actuel. François Hollande n’a pu aller au-delà du rappel des idéaux passés et d’un nouvel exercice de langue de bois sur les trois priorités de la sécurité, de la défense et de la jeunesse. Il n’est même pas parvenu à dissimuler les divergences, notamment économiques, qui nous séparent de l’Allemagne et de l’Italie.
Le ministre des Affaires Etrangères est aux abonnés absents. Quant à Manuel Valls, on ne trouve rien de consistant sur l’Europe dans son interview fleuve à l’Express daté de ce jour ! En l’excluant des cinq défis que le pays doit affronter dans les cinq prochaines années, le candidat à la primaire Nicolas Sarkozy se coule malheureusement dans les pantoufles de son successeur…
Ce n’est pas en se contentant de jouer les symboles, d’invoquer le rêve européen ou de déclarer « l’Europe n’est pas finie », tout en continuant à pratiquer l’immobilisme, qu’on sortira l’Union de la crise en cours.
L’Europe sera ce que nous en ferons et, plus précisément encore, ce que ses dirigeants en feront. Elle ne tient plus aujourd’hui que par le ciment de l’euro, dont les épargnants européens ont compris toute la valeur pour leurs économies. Mais l’euro ne tiendra pas durablement, compte-tenu de ses faiblesses structurelles, s’il résume tout le projet européen. Une perspective claire et commune est nécessaire. C’est aujourd’hui qu’il faut la dessiner.
Il y a donc urgence à agir pour clarifier les objectifs de l’Union, consolider ses atouts, supprimer ses dysfonctionnements, alléger ses structures, définir de nouveaux projets motivants et convaincre les autres Etats du bien-fondé de nos propositions pour les y rallier. C’est ce que fait Angela Merkel en parcourant l’Europe cette semaine.
C’est aussi le rôle du président de la France, assisté de son équipe gouvernementale. En s’y dérobant, le chef de l’Etat place notre pays devant la contrainte de se plier demain aux propositions allemandes. L’excuse de la campagne présidentielle ne tient pas car la chancelière allemande est aussi en campagne pour obtenir, l’année prochaine, le renouvellement de son mandat.
Ne rien faire est une faute contre la France et contre l’Union car l’Europe n’attendra pas ! Son avenir se joue maintenant.