Mauvais chiffres de la croissance, mauvais chiffres du commerce extérieur, mauvais chiffres des créations d’emplois. Tout converge et confirme qu’Emmanuel Macron et son gouvernement n’obtiendront aucun résultat probant sans s’attaquer enfin à la réforme de l’Etat.

Le chef de l’Etat pensait pouvoir surfer sur la poursuite de la croissance mondiale pour s’exonérer d’un tel effort. La crise turque, après les signaux clairs d’affaiblissement de la conjoncture depuis le début de l’année, témoigne de l’inanité de ce pari.

Le pouvoir pourrait bien continuer à annoncer de nouvelles réformettes touchant le secteur privé. Même si l’attractivité française s’en trouve un peu confortée, l’économie nationale n’en deviendra pas plus compétitive. Elle restera entravée par ses surcoûts administratifs qui l’empêchent de retrouver le chemin du progrès et de la prospérité.

Il y a donc urgence à s’attaquer à la transformation de l’administration publique. C’est la clef de voûte du redressement national, la réforme dont tout procède et dont tout dépend.

Transformer l’Etat, ce n’est pas se contenter de mettre sous pression les collectivités locales ou de réduire les prestations assurées aux citoyens tout en conservant les mêmes prélèvements.

Transformer l’Etat, c’est renforcer les moyens de l’armée, de la police et de la justice dont nous avons tous pu mesurer le rôle indispensable et l’insuffisance des ressources au cours des dernières années. Transformer l’Etat, c’est repenser son organisation pour apporter le meilleur service public à tous, sur l’ensemble du territoire, en tirant l’ensemble des bénéfices de la révolution numérique, des nouveaux moyens de mobilité et des nouvelles compétences de la population françaises. Transformer l’Etat, c’est supprimer les services de l’Etat devenus inutiles, car redondants avec ceux développés par les collectivités locales. Transformer l’Etat, c’est se décider enfin à mesurer son efficacité et à abandonner nos vieilles habitudes quand elles sont devenues défaillantes. Transformer l’Etat, c’est revoir le temps scolaire et ne plus hésiter à diminuer les périodes de congés, notamment grandes vacances, dont l’allongement est un facteur déterminant de baisse du niveau des élèves et d’inégalités sociales. Transformer l’Etat, c’est aussi réduire le train de vie de ses principaux représentants, à commencer par le président de la République et son gouvernement.

La tâche est lourde, elle est ambitieuse, mais elle est possible, elle est indispensable et elle est urgente. La différer, c’est nous condamner à reculer par rapport aux puissances comparables et à continuer à nous appauvrir.

Il est des moments dans l’histoire où il n’est plus possible de tergiverser, sauf à commettre la faute d’engager définitivement le pays sur le sentier du déclin. Nous en sommes là !

Il faut donc agir sans plus tarder. C’est la première responsabilité de l’exécutif. Elle doit devenir sa priorité !

lfm_2016