Le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur Thomas Thévenoud a été contraint jeudi d’abandonner son poste ministériel pour cause de « retards de déclaration et de paiement » au fisc.

Le Premier ministre qui l’avait nommé 9 jours avant au gouvernement a fait part de son « dégoût ». C’est bien le moins. Rien ne sert de se lamenter sur la morale perdue des hommes politiques et sur l’élan supplémentaire donné au FN par cette nouvelle affaire. Il faut agir !

Les hommes et femmes politiques ne sont pas plus vertueux que les autres citoyens. Mais ils doivent être exemplaires. C’est la contrepartie des responsabilités qu’ils exercent et de leur statut de représentant des citoyens.

Nous sommes tous stupéfiés que Thomas Thévenoud ait pu accepter de rentrer au gouvernement, alors qu’il ne payait pas ses impôts. C’est un symptôme éclatant des dysfonctionnements de notre système. Le député de Saône-et-Loire a accepté cette responsabilité ministérielle parce qu’il était convaincu, comme Jérôme Cahuzac il y a deux ans, d’être au dessus de lois et que son nouveau statut de ministre le protégerait.

Ce sentiment d’impunité doit disparaître !

Il revient aux partis de faire le ménage chez eux. Ils doivent chasser les brebis galeuses et imposer la démission à ceux de leurs élus qui trichent, fraudent ou sont simplement négligents. Les partis, y compris le FN comme le montre l’affaire du maire d’Hayange, préfèrent souvent se dérober à cette responsabilité de peur de perdre l’élection à laquelle la démission de l’élu concerné conduirait. Mais pour une élection perdue aujourd’hui, combien de sièges abandonnés demain à ceux qui agitent les drapeaux du populisme ?

Et il faut aller au plus loin. Nous devons aider les hommes et femmes politiques à être exemplaires en les responsabilisant et en nous assurant qu’il y ait plus de risques que de bénéfices pour les corrompus et les fraudeurs à prendre des responsabilités politiques.

Nous proposons trois mesures simples :
– la déclaration sur l’honneur par tout aspirant ministre, préalablement à sa nomination, qu’il est en règle avec le fisc et la justice et qu’il ne fait l’objet, à sa connaissance, d’aucune poursuite ;
– le doublement de toutes les peines et amendes pour les membres du gouvernement et les élus. La qualité de responsable ministériel ou d’élu constituerait un motif d’aggravation automatique de peine et de sanction au nom de la nécessaire exemplarité et de l’honneur que représente l’exercice de ces fonctions ;
– la suspension du droit à récupération de leur siège de député ou de sénateur pour tout membre du gouvernement amené à démissionner pour des problèmes de fraude, légèreté ou tout autre comportement inapproprié. Il sera ainsi mis fin au scandale des ministres démissionnés qui viennent ensuite siéger au Parlement.

Dans les circonstances actuelles, les mots ne suffisent plus. Les Français attendent des actes, des actes rapides et des actes forts.

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