Le Conseil d’Etat décidera aujourd’hui de la vie ou de la mort de Vincent Lambert.

Cette affaire est terrible : par les souffrances de Vincent Lambert et par les divisions de sa famille. Elle est devenue emblématique. Mais elle ne doit pas être instrumentalisée à des fins partisanes, car la vie d’un homme est en jeu.

Le rapporteur public du Conseil d’Etat a requis vendredi dernier la mort de Vincent Lambert compte-tenu de l’absence de « communication fonctionnelle » et de « l’irréversibilité des lésions » attestées par des expertises médicales. Il faut être bien présomptueux pour afficher de telles certitudes. Combien de vérités médicales d’hier sont devenues des crimes aujourd’hui ? Il y a encore deux siècles, les esclaves étaient réputés ne pas avoir d’âme…

Les divisions actuelles des proches de Vincent Lambert montrent que les choses ne sont pas si simples, que le doute est là. Devant la justice, le principe est que le doute profite à l’accusé. Comment refuser aujourd’hui qu’il profite à un homme aussi faible et dépendant de nous ?

Face à ce douloureux sujet de la vie ou de la mort des plus fragiles d’entre-nous, adoptons un principe simple : ne choisissons jamais la mort s’il y a le moindre doute et s’il n’y a pas unanimité.

Le 17 septembre 1981, Robert Badinter déclarait « Demain, la justice françaises ne sera plus une justice qui tue. Demain, les pages sanglantes de notre justice seront tournées ».

L’abolition de la peine de mort fut notre honneur. 33 ans après, ne la rétablissons pas pour les plus fragiles d’entre nous. Le Conseil d’Etat ne doit pas restaurer la justice qui tue !

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