Le régulateur fédéral américain (FCC) a édicté le 26 février 2015 une série de règles qui consacre le principe de neutralité du Net et encadre l’activité des opérateurs en leur interdisant de privilégier certains fournisseurs de contenu et de facturer plus cher un accès de meilleure qualité.

Première intervention de l’Etat américain dans l’histoire d’Internet, cette décision est une belle victoire pour tous ceux qui, comme nous, veulent que tout contenu y circule de la même manière et à la même vitesse, sans privilèges, ni accès prioritaire. Elle manifeste aussi la nature de service public d’Internet et la nécessité, pour la puissance publique, d’y fixer les règles indispensables pour que le réseau ne devienne pas une jungle où prévaudrait la loi du plus fort.

La France et l’Europe sont aujourd’hui à la traîne des Etats-Unis. La récente visite de Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, dans la Silicon Valley était pathétique tant elle manifestait notre soumission aux grands opérateurs privés américains du Net.

Il est urgent de définir un corpus de règles, françaises et européennes, garantissant la protection des données personnelles, la sécurité nationale, la liberté d’expression, la neutralité du Net et la monétisation des données individuelles de chacun à son seul bénéfice, en empêchant toute prédation par des acteurs privés. Cette démarche est indispensable pour assurer la liberté des citoyens et pour préserver notre indépendance.

Il revient à notre pays, patrie des droits de l’Homme, d’en prendre sans attendre l’initiative.

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