Il ne suffira pas de répéter jusqu’à saturation, comme le font actuellement François Hollande et son gouvernement, « nous sommes en guerre » pour gagner la bataille contre le terrorisme islamiste. La situation est beaucoup plus complexe.

Nous n’avons, factuellement, déclaré la guerre à aucun Etat, à commencer par l’Etat islamique. Et le terrorisme islamiste ne se résume malheureusement pas aux menées de cette construction barbare. En Afrique ou en Asie, d’autres mouvements indépendants le pratiquent et le revendiquent également. Enfin, la bataille dans laquelle nous sommes engagés ne nous oppose pas seulement à un Etat étranger, mais aussi à certains de nos concitoyens qui ont fait le choix de la terreur contre celui de leur pays, la France. S’il faut parler de guerre, il s’agit alors aussi d’une guerre civile.

La guerre est une épreuve trop sérieuse pour être évoquée avec légèreté. Le combat contre le terrorisme islamiste est susceptible de durer longtemps, très longtemps même comme le montrent les situations afghanes, palestiniennes, irakiennes ou libyennes pour ne citer qu’elles. Le général de Villiers, chef d’état-major des armées, reconnaît d’ailleurs ce matin dans le Journal du Dimanche « qu’il n’y aura pas de victoire à court terme ».

A mal nommer les problèmes, on prend le risque de ne jamais les régler. Le concept traditionnel de « guerre » apparaît peu adapté à la situation actuelle. C’est en fait un combat total que nous devons aujourd’hui mener et gagner, sur de nombreux fronts, intérieurs ou extérieurs, contre le terrorisme islamiste. Cette bataille s’annonce trop durable pour s’accompagner d’un régime d’exception.

Il faut au contraire définir de nouvelles règles permettant de à combattre et vaincre les terroristes sans sacrifier les valeurs démocratiques qui fondent notre identité française. Face à des terroristes qui tentent de tirer profit de la protection que leur accordent nos principes et de s’en servir comme d’un cheval de Troie, nous devons choisir de les priver de leur bénéfice, sous le contrôle du juge et des décideurs politiques, tout en le maintenant pour l’immense majorité des citoyens qui n’ont qu’un seul désir : le succès de la France et le retour de la paix sur l’ensemble du territoire.

Nous devons aussi nous montrer implacables contre tous ceux qui soutiennent, financent ou arment les terroristes islamistes. Il est temps d’annoncer très clairement que tous les dirigeants des pays soutenant, d’une façon ou d’une autre, le terrorisme islamiste seront désormais poursuivis pour crimes contre l’humanité et jugés pour ce motif.

Comme le souligne le général de Villiers, gagner la guerre ne suffit pas à gagner la paix, à l’intérieur comme à l’extérieur. C’est le défi de notre génération d’éradiquer le terrorisme islamiste sans perdre nos valeurs, ni opérer un grand bon en arrière. Il nous revient de nous saisir des événements actuels pour permettre à notre nation de franchir une nouvelle étape de son histoire et d’en sortir plus grande encore.

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