En décidant d’interdire la manifestation prévue demain contre la loi travail, l’exécutif achève de saccager la réforme du droit du travail.

Je condamne sans réserve le jusqu’au-boutisme de la CGT comme les exactions des casseurs. Mais force est de reconnaître que bien d’autres rassemblements, à commencer par Nuit debout, ont été marqués par de telles exactions sans que le gouvernement ne décide de les interdire.

Et l’argument de la mobilisation des forces de l’ordre par les évènements liés à l’Euro ne tient pas. Si le gouvernement n’est pas en capacité d’assurer l’ordre des manifestations et de l’Euro, il lui revient de privilégier la protection du droit de manifester sur celui de regarder, depuis des fan zones, les matchs de l’Euro…

La liberté de manifester est un droit essentiel, qui ne doit être qu’exceptionnellement limité. C’est entrer dans une spirale dangereuse que de la brider pour casser la contestation sur des projets de loi gouvernementaux dont l’opinion publique ne veut pas

Une loi à laquelle 70% des Français sont opposées, contre laquelle il serait interdit de manifester et qui ne serait adoptée qu’avec le secours du 49-3 serait définitivement privée de toute légitimité.

En décidant d’interdire la manifestation prévue demain contre la loi travail, l’exécutif achève de saccager la réforme du droit du travail. C’est sans doute l’effet recherché, puisque plus personne ne pourra ensuite entreprendre, avant plusieurs années, la véritable réforme du droit de travail dont la France a besoin.

Une fois encore, François Hollande et son gouvernement se comporte en Attila de la réforme, au détriment de tous les Français.

lfm_2016