Le gouvernement annonce simplification et économies budgétaires. On ne peut que se réjouir des mesures de simplification administratives annoncées hier. Il faut aller plus loin, mais elles sont un nouveau pas dans la bonne direction tracée par la majorité précédente.

Là où le bât blesse, c’est que les 3 milliards d’économies annoncés depuis le début de la semaine au titre des mesures d’économies et de simplification sont entièrement financés par les entreprises et par les ménages. C’est en fait de la simplitaxation.

Comment avoir pu prétendre que la décision du gouvernement de supprimer l’indemnité compensatrice de formation versée aux entreprises, notamment TPE, accueillant des apprentis, était une mesure de simplification et d’économie alors qu’elle ne s’accompagnait pas d’une réduction équivalente des prélèvements obligatoires ? Elle avait en plus l’inconvénient d’aller à l’encontre des efforts déployés pour le développement de l’apprentissage et la lutte contre le chômage. Le fait que le gouvernement soit revenue sur sa décision 24h après son annonce confirme l’absurdité de la mesure. Et l’annonce du remplacement de l’indemnité compensatrice de formation versée aux entreprises par un dispositif équivalent est un bel exemple de complexification pour ses bénéficiaires…

De même, présenter la baisse de 1,5 milliards d’euros des dotations d’Etat aux départements comme une mesure d’économie en l’accompagnant d’un déplafonnement des droits de mutation de 3,8% à 4,5% – et donc d’une augmentation équivalente à venir des prélèvements obligatoires –  comme une économie est une imposture. L’effet négatif de la mesure est triple puisqu’elle est aussi un frein supplémentaire à la mobilité des Français, qui constitue l’une des plaies nationales, et qu’elle vient geler un peu plus le marché immobilier.

En reportant sur les contribuables et les usagers l’ensemble des efforts de réduction de dépenses publiques que les administrations publiques auraient dû réaliser, le gouvernement fait exactement ce qu’il ne faut pas faire. Il étouffe un peu plus l’économie et retarde la reprise au détriment de la croissance et de l’emploi comme l’ont souligné toutes les institutions, du FMI à l’OCDE en passant par la Cour des Comptes.

Il n’y aura pas de reprise durable sans réduction massive des prélèvements obligatoires et desserrement de l’étau fiscal que le gouvernement est en train d’appliquer à l’économie française. La simplification et les économies publiques doivent donc reposer en priorité, si ce n’est en totalité, sur la réduction des coûts de fonctionnement de l’Etat.

Il est facile de faire autant en dépensant plus ou de faire moins en dépensant autant. Pour la France et ses administrations publiques, le défi est maintenant de faire autant et même plus en dépensant moins. C’est la « simploptimisation ». Il n’y a pas d’autre voie !

Un commentaire

    • La Parti de Pascal

      Bah, je crois que la meilleure chose que pourrait faire ce gouvernement serait de prendre de longues vacances, contrairement à la directive de Hollande qui veut que ses ministres fassent feu de tout bois pendant la pause estivale
      En voyant le déferlement d’annonces, de lois, de décrets, je me dis que Georges Pompidou avait raison en disant « Arrêtez d’emmerder les français »
      Il ne se passe pas un jour sans que l’Etat nous fasse une annonce sur le logement, les relations propriétaires-locataires, la transition énergétique, les transports, les limitations de vitesse, la carte d’identité, les contrôles sanitaires, le tabac, le vin, la bière, la viande, le ramadan, les gens du voyage, etc…
      Je serais moins classe que ce cher Georges et je dirai en parodiant Michel Audiard: « La différence entre les c..s et les truands… les truands, ça se repose »

Laisser un commentaire