L’extension du travail dominical est une erreur historique. La grande marche républicaine du dimanche 11 janvier 2015 vient opportunément de le rappeler alors que commence le débat parlementaire sur le projet de loi Macron.

Cette marche citoyenne avait été initialement programmée le samedi 10 janvier. Le dimanche a finalement été retenu parce qu’il est apparu aux yeux de tous comme le meilleur jour pour permettre à tous les Français, quelles que soient leurs religions, opinions ou origines, de témoigner leur attachement aux valeurs de la République et leur soutien à la guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l’islamisme radical !

On ne pouvait mieux manifester l’importance qu’il y a à maintenir ce jour commun de repos citoyen et les dangers de la banalisation du travail dominical. Comment faire vivre une communauté, comment y intégrer de nouveaux membres quand il n’y a plus de rythmes communs, ni de temps partagé ?

La France est désormais unanime pour reconnaître l’impasse à laquelle ont conduit l’abandon de notre modèle d’intégration et le développement du communautarisme sous le prétexte d’une fausse modernité et d’une mondialisation mal comprise.

Il a malheureusement fallu les lâches attentats de la semaine dernière pour que François Hollande se rende compte des dangers de la politique de réduction de notre budget de défense et et de la nécessité de revoir le rythme de réduction des effectifs. Alors que tous les responsables politiques nationaux affirment la nécessité de revitalisera le creuset républicain, il est temps d’apprendre de nos erreurs et de ne plus les reproduire.

Dans une France déstabilisée et plus éclatée que jamais, nous devons promouvoir et valoriser les moments de temps partagé permettant de faire nation. L’histoire et la culture française font du dimanche le jour de la vie familiale, sociale et citoyenne. Il est celui des fêtes, des repas et promenades en famille et entre amis, du vote aux élections républicaines, des grandes manifestations, des devoirs faits et revus avec les enfants, des rencontres sportives amicales, du culte et de la pratique de beaucoup d’autres activités sociales et associatives.

Battre en brèche le principe du repos dominical, c’est porter une nouvelle atteinte à cette cohésion nationale qu’il est urgent de reconstruire.

Les arguments pour justifier cette remise en cause du repos dominical sont bien faibles : la satisfaction des désirs de consommation des touristes, notamment chinois, et la création potentielle de 10 000 emplois, selon les estimations mêmes du ministre de l’économie, soit moins de 0,2% du nombre chômeurs. Face à cela, le passage de 5 à 12 dimanches travaillés conduira les salariés concernés à consacrer près d’un de leur dimanche sur quatre à leur activité professionnelle, contre 1 sur 10 actuellement.

Le développement du commerce digital et d’une logistique adapté doit permettre d’éviter de manques des ventes dominicales potentielles aux visiteurs étrangers qui repartent par les vols des dimanche soir et lundi matin en leur permettant de récupérer à leur hôtel ou à l’aéroport leurs achats en ligne. Pour vaincre le chômage de masse, il serait autrement plus déterminant de s’attaquer à ses causes véritables : rigidités excessive du marché du travail, 35 heures, dépenses publiques non maîtrisées, complexité de la réglementation ou crise de confiance qui paralyse le marché immobilier. L’instauration d’un contrat unique pour l’ensemble des salariés, comme le recommande notre nouveau prix Nobel Jean Tirole, aurait beaucoup plus d’impact sur l’emploi que la banalisation du travail dominical.

Ne prenons donc pas le risque de de porter une nouvelle atteinte à notre cohésion nationale pour un bénéfice bien incertain. La révolution digitale nous offre tous les moyens nécessaires pour concilier les valeurs essentielles qui fondent notre nation et les besoins légitimes de consommation et d’activité.

Décidons d’être en avance plutôt qu’en retard d’une guerre en rendant toute sa force au dimanche citoyen ! L’avenir de la France vaut bien un dimanche !

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