Michel Sapin s’est félicité vendredi de la baisse du déficit public passé de 4% du PIB en 2014 à 3,5% l’an dernier. Il n’y a pourtant pas de quoi pavoiser !

Le déficit français reste très supérieur à celui de la moyenne de la zone euro, qui s’est établi à 2,2%. Au sein de celle-ci, seuls la Grèce, l’Espagne et le Portugal ont eu un niveau de déficit supérieur au nôtre. L’Allemagne, le comparable le plus direct, a affiché au même moment un excédent budgétaire de 0,9% du PIB !

Encore avons-nous bénéficié de conditions extrêmement favorables, en particulier en matière de taux d’intérêt, qui nous permis d’abaisser la charge de la dette publique de 2 milliards d’euros, soit 4,5 % de baisse et quasi-totalité de l’amélioration de performance annoncée par le ministre des Finances…

Comme l’a souligné la Commission européenne, la France a été, depuis le début de la crise, plus lente dans la réduction de son déficit que le reste de la zone euro. Dans ces conditions, notre dette publique a continué d’augmenter, pour atteindre 95,7%, alors qu’elle a baissé chez nos voisins !

Les conséquences sont claires. Ce déséquilibre persistent des finances publiques est la première cause de notre perte de compétitivité, de notre retard de croissance, de notre chômage de masse et de notre déséquilibre commercial. La nouvelle progression du chômage de 1,1% en février, avec 38 400 nouveaux demandeurs d’emplois, montre l’urgence d’agir.

En claironnant : « c’est la première fois depuis longtemps que non seulement la France atteint les objectifs qu’elle s’était fixés, mais les améliore « , le ministre des Finances ne démontre pas que le gouvernement a été efficace, mais simplement qu’il a manqué d’ambition !

Le bonnet d’âne ne sied pas à la France, pas plus que la médiocrité !

La France doit se fixer des objectifs volontaristes de réduction rapide du déficit public et de retour à l’équilibre budgétaire lui permettant de renouer avec la croissance, de retrouver sa compétitivité et d’amorcer le reflux de la dette publique au bénéfice de tous les citoyens, à commencer par les plus jeunes.

Car ce n’est pas avec des incantations à la République ou des commémorations que l’on fait un peuple, mais en réalisant de grandes choses ensemble et en voulant en faire de plus grandes encore ! Après tant d’années de médiocrité, place à l’ambition !

lfm_2016