Nous devons tirer toutes les conséquences de l’échec du projet de loi Travail.

Certes, le gouvernement a, par ses erreurs de méthode, par ses postures et par ses jeux individuels, réuni toutes les conditions pour le faire échouer et discréditer toute réforme du droit du travail.

Mais le fait que 71% des Français restent opposés au projet de loi après les derniers reculs de l’exécutif montre aussi qu’il ne suffira pas de se proclamer radical ou déterminé pour réussir !

Contrairement aux discours simplistes de certains dirigeants actuels de l’opposition, les Françaises et les Français ne sont pas prêts, dans leur majorité, à un grand soir du droit du travail. S’ils souhaitent sa réforme, c’est à condition qu’elle soit claire, équilibrée – dans la répartition de efforts entre employeurs et salariés – et juste.

C’est parce que le projet de loi travail / El Khormi ne réunissait pas ces conditions que les Françaises et les Français, y compris jeunes, le rejettent massivement. La peur du chômage de longue durée est ancrée depuis trop longtemps dans toute la population pour que nos concitoyens soient prêts à accepter un assouplissement des règles du licenciement sans progrès dans la sécurisation des salariés licenciés. Une réforme des règles du licenciement permettant une plus grande flexibilité devra donc, pour réussir, s’accompagner d’une transformation des règles d’indemnisation pour aller vers une véritable flexisecurité.

On ne réformera pas la France contre les Français : le combat est perdu d’avance ! Mais c’est en les guidant et en les rassemblant autours de projets de réforme claire, équilibrée et juste qu’il deviendra possible de transformer rapidement la France au plus grand bénéfice du pays tout entier.

lfm_2016