François Hollande et son gouvernement jouent avec le feu. 

Rien ne sert d’appeler à l’unité nationale tout en semant partout les germes de la division et en tentant de radicaliser les opposants.

Les nouvelles manifestations de ce matin sur les Champs-Elysées, leur répression comme les huées d’Oyonnax sont autant de témoignages de l’état d’exaspération du pays. Oui, le 11 novembre devrait être un jour de concorde national et de respect mutuel. Mais ce n’est pas en taxant d’extrémistes ses opposants et en les interpellant que le pouvoir va les calmer. Au contraire, il les pousse à une radicalisation dangereuse.

La tentative de régionalisation du mouvement de contestation fiscale et de son traitement est tout aussi pernicieuse. Le pouvoir monte les Français les uns contre les autres et ressuscite des revendications particularistes que ses prédécesseurs avaient su éteindre. Rien de bon ne peut ressortir de la révolte, comme sous l’Ancien Régime, des provinces contre un pouvoir central aux abois !

Lors du débat Sarkozy – Hollande du 3 mai 2012, Nicolas Sarkozy avait dit sa fierté « qu’il n’y a jamais eu de violence pendant les 5 ans de (son) quinquennat » et de n’avoir jamais été amené à retirer un texte qui aurait blessé ou créé un climat de guerre civile dans notre pays. François Hollande avait alors répondu que s’il n’y avait pas eu de violences, le mérite en revenait à toute la société française… S’il y a des violences aujourd’hui, la faute toute entière lui revient à lui, François Hollande, président.

Les Français ne sont plus dupes des discours hypocrites et des artifices politiciens. Mais l’exécutif, après avoir perdu le soutien populaire, ne sait sortir des jeux tactiques.

L’immobilisme a déjà montré son inefficacité. Le pourrissement ne fonctionnera pas mieux. En recourant aux techniques bolcheviques de diabolisation des opposants et en s’ingéniant à les repousser en dehors des frontières de la République, le pouvoir, président et ministre de l’Intérieur en tête, prend le risque de faire exploser le pays.

Le chef de l’Etat doit parler aux Français. Il doit leur dure qu’il a reçu leur message et leur présenter une politique crédible de redressement du pays. Chaque jour qui passe rend cette réponse plus urgente.


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