Les statistiques que vient de publier l’INSEE pour juillet confirme, après les très mauvais chiffres du second trimestre, la débâcle de l’industrie française. Le repli de la production manufacturière attei »nt 0,8%. Il touche tous les secteurs. La métallurgie a même retrouvé son indice de juillet 2009, au plus fort de la crise !

Cette déroute de l’industrie nationale menace la reprise. « L’acquis de croissance »de la production industrielle, qui est maintenant un véritable « acquis de crise », atteint -0,7% pour le troisième trimestre. Il devient dans ces conditions très improbable que la croissance puisse dépasser 1% pour 2015, si même elle atteint ce chiffre. Et le recul de l’industrie alimente le fléau du chômage en provoquant de nouvelles destructions d’emplois, notamment qualifiés.

Les postures d’Arnaud Montebourg étaient aussi ridicules qu’inefficaces. La désertion actuelle par le gouvernement du terrain industriel est coupable. L’accent mis sur le développement de l’économie digitale ne doit pas s’accompagner d’un abandon des industries traditionnelles tant leurs sorts sont liés.

D’Alstom à Lafarge en passant par Alcatel, plusieurs de nos fleurons industriels sont en train de disparaître. D’autres sont très menacés, comme CGG, Areva ou Air France. Ces derniers sont pourtant au cœur même de notre souveraineté.

Il est temps de mettre un terme à la déroute industrielle française. La restauration des marges des entreprises doit, au delà des discours, constituer une véritable priorité et bénéficier de tous les moyens disponibles. Cela ne suffit pas. Nous devons aussi retrouver une véritable politique industrielle capitalisant sur les forces historiques de notre pays, définissant des priorités claires et permettant ainsi de doter notre pays d’une industrie d’avenir. Il faut enfin, quand c’est nécessaire, obtenir de Bruxelles les aménagements nécessaires et faire progresser la réglementation européenne pour qu’elle ne paralyse pas, mais au contraire qu’elle soutienne notre politique industrielle. Un désastre industriel français serait aussi un suicide de l’industrie européenne.

Trop de temps a déjà été perdu et de mal fait. Il est est urgent d’agir !

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