Après le scandale des émissions Renault et les opérations de sauvetage d’urgence de Vallourec, de CGG et d’Areva, les nouveaux développements du drame de Brétigny-sur-Orges sont une nouvelle illustration de la mal-gouvernance publique.

De bout en bout, cette affaire témoigne des dysfonctionnements de la SNCF. Du défaut de maintenance aux erreurs d’organisation, qui ont entraîné la mort de sept citoyens, en passant par la manipulation des témoignages lors de l’enquête judiciaire, l’accident de Brétigny met en lumière les défauts de management de cette grande entreprise publique. L’Etat aurait dû en tirer depuis les conclusions en sanctionnant ses responsables.

Il est de même remarquable que les récentes affaires Renault, Vallourec, CGG et Areva n’aient pas suscité, au plus haut niveau de l’Etat, une réflexion et un plan d’action pour remédier aux faiblesse de la gouvernance publique actuelle. Les entreprises publiques se doivent d’être exemplaires, en termes de respect des réglementations. Mais il n’y a aucune raison qu’elles soient moins performantes que leurs homologues, au sein desquelles l’Etat n’est pas représenté, ce qui a pourtant été le cas de Vallourec, de CGG et d’Areva.

Cela implique un renforcement du professionnalisme des représentants de l’Etat au sein des conseils d’administration, la définition d’une stratégie industrielle claire et visionnaire, l’évaluation régulière des dirigeants d’entreprise publique et leur renvoi s’ils n’ont pas rempli les objectifs de leur mission.

Rien ne sert que le ministre de l’Economie affirme, dans Le Figaro du 3 février 2016, qu’il a « la vision d’un État stratège, d’un État actionnaire fort et attaché au respect scrupuleux de la grammaire des affaires, d’une gouvernance assainie qui nomme des dirigeants compétents… et les écarte quand ils se révèlent incompétents », si le discours n’est, comme toujours avec le gouvernement actuel, pas suivi d’effet !

La mal-gouvernance publique ne peut être combattue que si l’exemple vient du sommet. Exemplarité, efficacité et responsabilité doivent être réinstallées au plus haut niveau de l’Etat.

lfm_2016