Le projet de budget présenté mercredi par le gouvernement montre une France en état de surendettement. Malgré des conditions exceptionnellement favorables de taux d’intérêt, de prix des matières premières et de parités monétaires, la dette nationale ne baisse pas. Au contraire, elle continuera à augmenter en 2016, à rebours de ce qui se passe chez nos principaux voisins européens, pour atteindre 96,5% du PIB en 2016. En 10 ans, la dette publique aura donc bondi de plus de 32 points !

Et le gouvernement s’en remet, comme il l’a fait sans succès pour le chômage depuis 2012, à la seule croissance pour assurer l’inversion de la courbe du surendettement public à partir de 2017… Cette politique est dangereuse alors que le monde est entré dans une nouvelle phase de turbulences économiques, que le relèvement des taux américains se profile et que la débâcle du quinquennat Hollande montre que le levier fiscal n’existe plus. Contrairement à ce qu’affirmaient les apôtres du déficit public, la France ne peut plus augmenter les impôts. Le surendettement public menace désormais notre indépendance et l’avenir de nos services publics.

Il est urgent de sortir de la culture de l’inflation de la dépense publique. Pourtant, l’interview de la ministre de la Culture dans le Figaro de ce jour montre que le gouvernement n’a toujours pas fait son aggiornamento. Fleur Pellerin considère la hausse du budget de son ministère comme une « victoire pour la culture » ! C’est une victoire à la Pyrrhus et une vision archaïque car le risque est grand que la France n’ait plus demain les moyens de financer ses priorités culturelles du fait de l’incurie actuelle de son gouvernement.

Pour sortir du surendettement, il n’y a pas d’autre voie qu’une action volontariste de définition des priorités budgétaire, de refondation de l’organisation administrative nationale et de réduction éclairée des dépenses publiques. Au XXIeme siècle, le talent d’un ministre ne se mesure plus au montant absolu de son budget, mais à sa capacité de gérer au mieux les ressources publiques et d’inscrire l’action de son ministère dans une vision de long terme et de préparation de l’avenir. Nous en sommes loin !

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