Pierre Moscovici a déclaré le 7 juillet lors des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence organisées par le Cercle des économistes qu’il faudrait créer « un ministre des Finances de la zone euro qui présiderait l’Eurogroupe et serait également commissaire européen aux Affaires économique ».  Cette déclaration intervenait après l’affirmation par François Hollande le 29 mai que « la commission européenne n’a pas à nous dicter ce que nous avons à faire », la dénonciation par Arnaud Montebourg le 23 juin de « la pression considérable exercée par l’UE sur des gouvernements démocratiquement élus » ou les critiques de Cécile Duflot le lendemain sur le « gendarme » européen.

Le rapprochement de ces différentes déclarations est saisissant. A quoi servirait le ministre de la zone euro imaginé par Pierre Moscovici s’il n’avait ni pouvoir d’influence, ni de décision, ni de sanction ? Sauf à imaginer que le ministre de l’Economie et des Finances ait voulu suggéré la création d’un nouveau responsable totalement inutile – on remarque d’ailleurs que Pierre Moscovici n’a pas eu le courage et le désintéressement d’aller jusqu’à proposer la suppression concomitante de l’ensemble des ministres des pays de l’Union,  ces incohérences témoignent de l’absence de vision européenne du pouvoir.

La vision française de l’Europe serait donc différente en fonction des auditoires, des lieux ou des membres du gouvernement. Les ministres seraient fédéralistes face aux décideurs économiques, nationalistes face aux ouvriers et souverainistes face à l’ensemble des Français.

Cette stratégie du double-langage est anxiogène pour les Français comme pour nos partenaires européens. Elle alimente les peurs, les fantasmes et les frustrations. Elle  est ainsi une machine à créer de l’euroscepticisme et du populisme.

Il faut sortir de ce piège. Nous devons définir une vision européenne, y faire adhérer les Français et la défendre auprès de nos partenaires européens. Il n’y a pas d’autre voie si nous voulons continuer à construire l’Europe et renouer avec la croissance. C’est le rôle du chef de l’Etat.

 

Un commentaire

    • La Parti de Pascal

      Moscovici s’est fait parait-il copieusement conspuer lors de ces interventions. Plus personne n’est dupe de l’affligeante incurie de ce dandy de la politique
      Pour revenir à l’Europe, je suis de moins en moins sûr que cela soit notre issue de secours
      Tant que nous n’aurons pas fait le ménage dans nos murs, nous n’aurons aucune crédibilité vis-à-vis de l’Allemagne, entre autre…
      Il faut d’abord faire les réformes LIBERALES nécessaires, en s’inspirant de la réussite du modèle Suisse, et le faire savoir; voir la réussite évidente de ce modèle sur http://www.contrepoints.org/2013/07/09/130320-comment-faire-passer-le-chomage-sous-les-3

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