François Hollande a décidé de rencontrer hier soir Fidel Castro. Rien ne l’y obligeait, puisque l’ancien Leader Maximo n’a plus de fonction officielle.

Mais le chef de l’Etat a choisi d’effectuer cette visite indécente parce qu’il voulait, à titre personnel, «rencontrer l’Histoire» et un dictateur qui a sacrifié la population cubaine, torturé et supprimé ses opposants, mais qui l’a fasciné.

C’est une double faute. En tant que président de la République, François Hollande n’a pas à se laisser guider, pendant toute la durée de son mandat, par ses envies, passions et fascinations personnelles, mais par le seul intérêt de la France. La rencontre d’hier soir n’était pas la réunion entre deux hommes, mais un hommage immérité rendu par la France à un dictateur qui a trop longtemps asservi son pays.

C’est là que le bât blesse le plus. Au nom d’une même volonté de rencontrer l’histoire, François Hollande pourrait justifier de rendre visite demain, sans autre motif, à Bachar El Assad, Kim Jong-un ou Abukabar Shekau, chef de Boko Haram, comme il l’aurait pu le faire autrefois pour une visite à Staline, Hitler ou Pol Pot.

Il appartient au seul président de la République Française de rencontrer qui il veut, quand il le veut, même les pires tortionnaires. Mais il ne doit s’y résoudre que pour de bonnes raisons, celles de l’intérêt de la France et de la paix mondiale.

Contrairement à ce qu’a déclaré François Hollande, il n’y a plus « débat » sur ce qu’ont été « les responsabilités de Fidel Castro » dans le martyr et l’asservissement de son peuple. L’histoire a tranché et l’a déjà jugé.

Pour réaliser un coup de communication à destination d’une partie de la gauche, le chef de l’Etat a inutilement insulté les victimes de la trop longue dictature cubaine. Il y a sans doute plus de légèreté que de malveillance. François Hollande a agi en touriste normal ou en homme de la rue au lieu d’agir en président. Une nouvelle fois, il n’a pas â la hauteur de sa fonction.

C’est dommage pour cette première visite d’un président français à Cuba depuis 1961, censée ouvrir une nouvelle ère dans les relations entre nos deux pays. L’amitié franco-cubaine méritait mieux que ce faux-pas !

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