Il y a trois ans, en pleine vague terroriste, le gouvernement annonçait son intention d’éradiquer les zones de non-droit, estimées à plus de cent. Cet objectif aurait dû logiquement mobiliser toute l’action de l’exécutif et transcender le changement de chef de l’Etat.
Trois ans après, force est de constater que rien n’a changé, comme l’a encore montré la mort d’Adrien Perez le 28 juillet, après celle de Kevin Noubissi et Sofiane Tadbirt en 2012 et de Grégory Baharizadeh en 2015.
L’augmentation de 15% des atteintes aux personnes depuis le début de l’année, avec 1722 faits de violence déjà recensés à Grenoble, montre que la situation, loin de se stabiliser, continue de se détériorer.
La culture de la violence, que constatent avec impuissance les services de l’Etat, ne s’est pas développée toute seule. Elle est le produit de l’incapacité publique, depuis trop longtemps, à assurer l’ordre public et la sécurité de tous sur l’ensemble de l’agglomération grenobloise.
Il s’agit pourtant d’une des missions essentielles de l’Etat, son premier devoir. Encore faut-il s’en donner les moyens, en renforçant ceux de la police et de la justice, en s’attaquant enfin à l’économie des trafics et de la drogue et en agissant aussi, dans les écoles, pour y interdire toute violence et éradiquer la culture qui y a pris terreau.
Cet ordre public, cette paix, cette sécurité, ils sont dus par la République à tous les habitants de Grenoble, de sa banlieue, comme de la France entière. Ils constituent aussi le meilleur moyen de rendre hommage au sacrifice d’Adrien Perez et à la mobilisation de tous les participants à la marche blanche de mercredi dernier.
La responsabilité du président de la République, de son Premier ministre et du ministre de l’Intérieur est engagée. L’heure est venue d’agir enfin !