La démission du gouvernement Valls ce matin marque un retour aux pratiques de la IVème République agonisante. Elle illustre la décomposition du pouvoir actuel.

L’impopularité et le manque de crédibilité de François Hollande le privent de toute autorité sur les différents courants qui composent le PS et sa majorité. Chacun s’autorise donc à jouer de sa propre partition au mépris de la solidarité gouvernementale et de l’intérêt de la France.Le fait même que le changement de gouvernement ait été imposé par le Premier ministre au chef de l’Etat qui cherchait au contraire à minimiser la portée des critiques acerbes exprimées hier par deux ministres clefs ait une illustration supplémentaire de la faiblesse présidentielle et des dysfonctionnements qu’elle provoque.

Le Premier ministre veut donner plus de cohérence à son gouvernement et à sa majorité. C’est reconnaître qu’ils n’en avaient pas jusqu’à présent. Il reste maintenant au président de la République et à Manuel Valls à démontrer qu’ils sont capables d’arriver au résultat recherché.

Mais le mal est déjà fait. En rendant la stabilité gouvernementale otage des luttes de courants au sein du PS et de ses alliés, l’exécutif affaiblit la France et lui fait de nouveau perdre du temps alors que la situation économique et sociale se dégrade dangereusement. Le président prétendait jeudi dernier vouloir forcer l’allure et accélérer. Moins de quatre jours plus tard, cette promesse est déjà battue en brèche par les faits.

La France ne peut plus se permettre de retard et de tomber plus bas. François Hollande n’a pas le droit à l’erreur. Il devra sinon en tirer toutes les conséquences en rendant la parole au peuple.

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