Le président de la SNCF a rappelé hier matin que « son mandat est à la disposition du gouvernement ». C’est une évidence, dont l’exécutif tarde depuis trop longtemps à se saisir. Il ne s’agit pas de rechercher la responsabilité individuelle de tel ou tel, ni de vouloir faire un exemple. Mais il est clair que Guillaume Pepy et sa garde rapprochée n’ont plus aujourd’hui la crédibilité nécessaire pour diriger la société nationale.

Autant le départ du général de Villiers était injustifié, autant celui du président de la SNCF s’impose. Les deux accidents de Brétigny en 2013 et d’Eckwersheim en 2015 auraient dû entraîner sa démission immédiate, la mise en examen de la SNCF dans l’enquête sur ces deux drames tout autant, les trois pannes à la gare Montparnasse depuis juillet et celle de la gare Saint-Lazare il y a quelques jours également.

L’ère de l’irresponsabilité doit cesser ! Il y a encore vingt ans, un seul accident justifiait le limogeage du président de la SNCF….

Hier, Christophe Castaner a eu tort de remettre au goût du jour le responsable, mais pas coupable, en déclarant, en contradiction avec le discours présidentiel, que « la responsabilité de tel ou tel incident ne pèse pas sur un seul homme, elle pèse sur des choix stratégiques qu’a faits notre pays avec la SNCF, celui de privilégier les grandes infrastructures (…) et de négliger les trains du quotidien ». Car il appartenait au président de la SNCF de recommander aux décideurs politiques les bons choix, de leur réclamer les moyens nécessaires et de démissionner s’il n’était pas suivi. C’est sa responsabilité d’assurer le transport des voyageurs dans les conditions de sécurité, de ponctualité et de confort nécessaires et de mener la stratégie permettant d’atteindre ces objectifs.

Comme l’a lui-même reconnu Patrick Jeantet, président de SNCF Réseau, les récents incidents du mois de décembre « démontrent des failles importantes (…) dans notre mode de fonctionnement », qui sont sous la responsabilité du président du groupe.

Il est temps pour le gouvernement de passer à l’action, en nommant de nouveaux dirigeants à la tête de la SNCF. Leur mission sera de mettre fin aux dysfonctionnements actuels, de garantir la sécurité, la ponctualité et le confort des déplacements en train sur toute le territoire national en réalisant les investissements indispensables, ainsi que de définir et mettre en œuvre une stratégie assurant la pérennité à long terme de l’entreprise.

La ministre des Transports aurait dû convoquer les présidents de la SNCF et du pôle réseau dès le 26 décembre plutôt que d’attendre le 8 janvier 2018. À cette date, il ne sera plus temps de continuer à tergiverser, mais d’agir enfin dans l’intérêt de la SNCF, de ses clients et de ses salariés, ainsi que du pays tout entier.

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