Najat Valhaud-Belkacem a confirmé samedi que le Premier ministre rendrait publique demain une augmentation de 800 euros des professeurs des écoles, dont l’impact sur les finances publiques sera d’au moins 500 millions d’euros par an.

Il est plus que temps d’améliorer les conditions de rémunération des enseignants du primaire. Cette augmentation aurait dû intervenir depuis longtemps !

Mais le gouvernement donne une connotation électoraliste particulièrement déplacée à cette mesure indispensable en ayant attendu la dernière année du quinquennat pour l’annoncer. Et il manque d’en assurer la pérennité en se gardant d’en préciser le financement.

Depuis le début de l’année, ce sont, comme l’a confirmé la semaine dernière le rapporteur du budget, au bas mot 4,5 milliards, et plus probablement 6 milliards d’euros de nouvelles dépenses qui ont été décidées par le chef de l’Etat et le gouvernement. Certaines sont explosives. La hausse de 1,2  % du point d’indice des fonctionnaires devrait ainsi coûter 2,4 milliards d’euros dès 2017, en année pleine, contre « seulement » 600 millions en  2016. Pourtant, l’exécutif n’a précisé aucun élément sur les économies à réaliser pour financer ces dépenses imprévues. Et tout indique que l’exécutif va continuer à multiplier les annonces alors que se rapproche l’élection présidentielle.

Nous devons mettre un terme à la politique du chèque en bois ! Ce n’est pas parce que nos gouvernants ont considéré, depuis 35 ans, qu’ils pouvaient puiser sans limites dans les caisses de l’Etat pour assurer leurs carrières politiques personnelles que nous devons continuer à tolérer  ces pratiques d’un autre âge.

Elles ont un coût immense pour nos finances publiques et pour notre avenir. La France est le seul pays, parmi les nations comparables, à avoir vu sa dette publique continuer à croître depuis 2012. C’est l’une des raisons essentielles de notre sous compétitivité, de notre sous-investissement et de notre chômage de masse persistant.

À défaut de pouvoir compter sur la discipline personnelle de nos gouvernants, il convient de fixer des règles empêchant de nouvelles dérives.

Nous proposons :

– d’inscrire dans la constitution l’interdiction, pendant les 18 derniers mois du quinquennat, de toute annonce gouvernementale de nouvelle dépense non financées, qui deviendrait immédiatement caduque ;

– de prévoir que la Cour des Comptes chiffre l’impact budgétaire, en année pleine de toute nouvelle dépense décidée par le pouvoir et rende publique une nouvelle version, pro forma, du budget intégrant cette dépense ;

– ces deux mesures s’intégrant plus globalement dans une règle d’or constitutionnelle d’équilibre budgétaire.

Ainsi, nous pourrons donner une nouvelle dynamique à l’action publique, dans le respect de la volonté populaire et de l’équilibre des finances de l’Etat, pour le meilleur intérêt de la France.

lfm_2016