Les événements du week-end, en particulier à Niamey ou au Pakistan, nous rappellent qu’il n’y a pas de liberté sans responsabilité. Là-bas aussi, l’affaire Charlie a tué. La vie de ces victimes n’a pas moins de valeur que celle des victimes françaises.

La liberté d’expression ne se divise pas. C’est pour cela que nous nous sommes mobilisés à la suite de l’odieux attentat du 7 janvier 2015 et que nous avons marché dimanche dernier avec tous les Charlies.

La chance que nous avons d’être des hommes et des femmes libres nous rend responsables. La liberté de s’exprimer n’est pas la celle d’insulter, ni d’agresser. A nous d’exercer notre libre-arbitre et de choisir les mots ou les dessins appropriés pour que, sans que nous ne renoncions à nos idées, ni ne les trahissions, notre expression n’offense personne, ni ne déclenche la violence !

La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen a fixé deux seules imites à la liberté d’expression : celle de ne pas nuire à autrui et celle de ne pas abuser.

Plus de 130 ans après, nous pouvons également retenir la sage règle pratique donnée par Jules Ferry aux instituteurs dans sa lettre du 17 novembre 1883 : « avant de proposer un précepte, une maxime quelconque, demandez-vous s’il se trouve, à votre connaissance, un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire. »

Il nous revient, à tous les combattants infatigables de la liberté, de toutes les libertés et en particulier de la liberté d’expression, de trouver le ton juste pour que leur exercice ne blesse, ni ne tue, mais qu’il rende au contraire libre l’humanité toute entière.

Tous Charlie, mais tous responsables aussi !

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