La décision de Donald Trump de sortir les Etats-Unis des Accords de Paris sur le climat, pour des raisons de basse politique intérieure, est un mauvais coup porté au monde et aux Etats-Unis. C’est une erreur.

Certes, cette décision ne deviendra effective que le 4 novembre 2020, à quelques jours de la prochaine élection présidentielle américaine, ainsi que du probable remplacement de l’actuel chef de l’Etat. Et de nombreuses villes et entreprises américaines ont déjà affirmé vouloir continuer à mettre en œuvre les Accords de Paris. Mais la décision de Donald Trump va inévitablement perturber et ralentir le processus de décarbonation de l’économie américaine, qui représente encore 14% des émissions mondiales. Elle risque aussi de justifier d’autres défections et d’autres demandes d’aménagement au sein de la communauté des Nations.

Il y a pourtant urgence à agir comme le montrent, chaque jour, les dérèglements climatiques et la montée des températures que nous pouvons observer. C’est un enjeu mondial, qui engage l’avenir de notre jeunesse comme celui de notre planète et auquel nous devons pas nous dérober.

Au contraire, la décision absurde du président américain doit nous inciter à accélérer le processus de décarbonation et à changer notre façon de négocier les accords internationaux. Il n’est plus possible de faire du plus petit dénominateur commun la règle. Face à des dirigeants qui se révèlent incapables d’assumer leurs responsabilités historiques, nous devons décider d’aller de l’avant avec tous ceux qui le souhaitent, en laissant sur le quai ceux qui veulent le ralentir ou l’empêcher de partir. Ce sont les mêmes qui demain devront courir pour le rattraper s’il est encore temps.

L’exécutif américain en place en Washington ne croit plus, comme il l’a aussi confirmé la semaine dernière pour l’OTAN, au rôle mondial des Etats-Unis et à leur mission de chef de cordée du combat pour la liberté et le progrès, notamment climatique. Nous devons en tirer toutes les conséquences et prendre leur relève en assumant ce rôle avec l’Allemagne, nos autres partenaires européens et tous les pays, à commencer par la Chine, décidés à agir pour un avenir durable et un monde meilleur. Nous devons aussi mettre en place les nouveaux mécanismes permettant d’assurer la participation de l’ensemble des États, villes et entreprises américains qui le souhaitent aux objectifs de l’Accord de Paris sans les mettre en porte à faux par rapport à l’Etat fédéral américain.

L’urgence climatique n’attend pas. Face au défi lancé au monde par le recul de Donald Trump, innovons et agissons ensemble avec détermination et ambition pour l’avenir du climat et de notre planète !

lfm_2016