Nous fêtions aujourd’hui les 61 ans du traité de Rome qui a créé l’Union européenne.
C’est dans un silence total et sans aucune manifestation officielle que s’est déroulé cet anniversaire. L’Europe serait-elle à ce point moribonde qu’elle ne mériterait même plus d’être célébrée !
Malgré ses imperfections réelles, nous n’avons aucune raison d’avoir l’Europe honteuse. Sous l’impulsion de dirigeants visionnaires, notamment français, elle nous a longtemps permis, dans beaucoup de domaines, de progresser plus vite que chacun de ses pays membres n’auraient pu le faire individuellement. C’est parce qu’elle a sombré, depuis 25 ans, dans l’immobilisme et que les gouvernants Français l’ont largement désertée qu’elle est aujourd’hui en crise profonde.
Avec force et détermination, grâce à la puissance de nos valeurs et de nos idéaux, nos grands-parents et nos parents ont su mettre fin à la guerre froide et faire triompher la liberté. L’Allemagne a été réunifiée. Nous avons accueilli des jeunes démocraties justes sorties de la dictature, puis leur avons permis de prendre leur envol. Ce sont de grands succès, que nous n’aurions pu réaliser seuls.
L’Union actuelle peut légitimement nous agacer, avec ses insuffisances, ses lourdeurs, ses aberrations ou les faiblesses de ses dirigeants. Mais il serait stupide de plonger dans l’inconnu et de renoncer à ce qui a été conquis avec patience.
Le fait que plus de 80% des jeunes Français jugent la construction européenne positive nous oblige. Nous devons lui donner un nouveau départ. Cela impose de procéder, sans nostalgie, ni états d’âme, aux transformations nécessaires et de mobiliser ses peuples autour de projets clairs, respectueux de la souveraineté de ses Etats membres et leur permettant de regrouper leurs forces pour retrouver le chemin du progrès.
Cela suppose aussi, pour les dirigeants français, de respecter les règles communes pour redevenir enfin crédibles. La fronde de huit Etats du Nord et de l’Est de l’Union, en réponse aux discours d’Emmanuel Macron, confirme que c’est à ce prix que nous pourrons agir efficacement.
Il est temps de passer des discours aux actes et de prendre les moyens de transformer l’édifice européen pour le remettre d’aplomb et permettre à ses nations, à commencer par la nôtre, de repartir de l’avant !
Cela suppose de l’imagination, de la volonté, de l’énergie et du talent. Nous n’en manquons pas collectivement ! À nous donc d’agir pour que la France et l’Europe soient à la hauteur de nos espoirs comme de nos ambitions et que nos héritiers puissent, dans l’avenir, être fiers de ce que nous aurons réalisé ensemble.
Bon anniversaire et longue vie à l’Europe !