L’Unicef a publié mardi dernier son nouveau rapport. Au sein de notre pays, plus de 3 millions d’enfants, soit un sur cinq, vivent sous le seuil de pauvreté ! 30 000 sont sans domicile et 9 000 habitent des bidonvilles.

La situation s’est profondément dégradée au cours des dernières années. Entre 2008 et 2012, 440 000 enfants supplémentaires sont passés, avec leurs familles, sous le seuil de pauvreté, alors même que les prélèvements obligatoires explosaient. La France s’est classée 30ème des 41 pays de l’OCDE pour l’évolution du taux de pauvreté des enfants entre 2008 et 2012, soit dans le dernier quart du peloton !

Cette situation est indigne de la France. Elle est inacceptable dans un pays où les dépenses publiques représentent plus de 57% du PIB. Elle rend encore plus insupportable l’escapade à Berlin du Premier ministre et de deux de ses enfants, avec les moyens de la République, pour le match de Barça il y a 8 jours.

Le pouvoir, qui devrait décréter l’état d’urgence sur le front de la jeunesse pauvre, n’a exprimé aucune réaction après la publication du rapport de l’Unicef. Pour l’exécutif actuel, l’égalité s’arrête aux bornes de la pauvreté ! Rien ne sert d’appeler à « renforcer la solidarité intergénération », comme l’a fait François Hollande vendredi dernier pour justifier un geste en faveur des retraités, si c’est pour en exclure les plus fragiles d’entre nous, à commencer par les enfants.

En délaissant sa jeunesse pauvre, la France manque à ses valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Nous ne devons pas nous résigner, bien au contraire. L’augmentation de la pauvreté n’est pas inéluctable. Elle a beaucoup reculé au cours des deux derniers siècles parce que des hommes et des femmes ont su s’élever contre ce qui était présenté comme un fatalité.

Le combat contre la pauvreté des enfants doit devenir une priorité nationale. Cela suppose de mettre en œuvre une strategie globale en faveur de l’enfance, centrée sur les familles et sur l’école. C’est une question de justice, c’est aussi une question d’intelligence, car la jeunesse, quelles que soient ses conditions de fortune, est l’avenir de notre pays

Il y a urgence. Le temps est venu pour la France de faire le choix de l’avenir !

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