Contrairement au discours présidentiel, encore répété le 14 juillet, la France ne va pas mieux. Qu’il s’agisse de la sécurité, avec les terribles attentats que notre nation vient de subir, du chômage ou de la croissance, tous les indicateurs sont aujourd’hui au rouge.

Après la nouvelle hausse du chômage confirmée mercredi, l’annonce hier d’une croissance 0 au deuxième trimestre 2016 montre que la reprise n’est pas acquise en France et que notre pays reste à la traîne des grands pays développés. Quand notre économie a stagné entre avril et juin, la croissance s’est établie à 0,3% au sein de la zone euro et à 1,2% aux Etats-Unis. S’agissant du chômage, l’écart entre le taux de chômage français et celui de la zone OCDE a continué à s’accroître. Il pourrait maintenant atteindre 3,6 points fin 2017 contre 0,3 point en 2009 selon les dernières prévisions de l’OCDE…

Il n’y a pas de fatalité au retard français. La reprise du secteur la construction après trois ans de crise profonde démontre l’impact destructeur de la politique imbécile du logement menée entre 2012 et 2015 et de la purge fiscale imposée à notre nation pendant la même période.

Pour repartir, la France a besoin de sécurité, de prélèvements obligatoires enfin en baisse et de véritables réformes. En plus du drame humain qu’ils représentent, les attentats pèsent sur la croissance en inquiétant légitimement les Français et en éloignant les étrangers de notre territoire. Les 8 points de dépenses publiques supplémentaires qui nous distinguent du reste de la zone euro pèsent sur la compétitivité de l’appareil productif et sur sa capacité à créer de nouveaux emplois. Et la lenteur comme l’absence de réformes accroissent l’écart qui nous sépare des puissances comparables.

Rien de tout cela n’est inéluctable. La bataille contre le terrorisme islamiste, et plus généralement contre l’insécurité, peut être gagnée si le gouvernement met enfin en oeuvre une politique cohérente et responsable associant défense, police et justice de façon totalement coordonnée et sans aucun dogmatisme. Une transformation en profondeur du système politique et de l’Etat, incluant la suppression de toutes les strates inutiles dont les conseils départements et les autres organes administratifs inutiles, ainsi que la remise à plat de l’ensemble des dépenses de l’Etat, permettra à la France de retrouver un niveau de prélèvements obligatoires supportable et de stopper l’envolée de la dette publique.

Quant aux réformes, il est temps de sortir des réformettes anecdotiques, comme celle des cars « Macron » ou du travail du dimanche, dont l’enjeu ne dépasse pas quelques milliers d’emplois contre les 600 000 détruits depuis le début du quinquennat Hollande, ou des réformes manquées comme celle de la loi Travail pour réaliser enfin les vraies réformes dont la France a besoin à commencer par celle du contrat unique ou du sytème de retraites à point.

C’est à ces conditions que notre pays pourra enfin aller mieux. Il a besoin pour cela d’une nouvelle équipe de dirigeants, qui ne soient pas prisonniers de leurs échecs passés et d’allégeances multiples, mais décidés à se mettre au seul service de la France, de l’Europe et de leur avenir. Ensemble, si nous le voulons, nous pouvons remettre la France en marche, une France où la sécurité dominera, où la prospérité fleurira et où la croissance sera synonyme de progrès partagé. Tout cela est entre nos mains.

lfm_2016