Après le crime barbare de Saint-Etienne-du-Rouvray, il nous revient de faire preuve de dignité, de sang-froid et de détermination.

Je m’associe profondément à la peine et aux prières des proches du père Jacques Hamel, de la communauté catholique de Saint-Etienne-du-Rouvray, de l’ensemble de la ville et de la France toute entière.

L’égorgement d’un prêtre en pleine messe, ainsi que la prise en otage de deux religieuses et de deux fidèles catholiques sont des actes abominables. Ils ne le sont malheureusement ni plus, ni moins que tous les attentats perpétrés au cours des derniers jours en France, en Allemagne, mais aussi en Irak ou en Afghanistan, que tous les sévices infligés aux chrétiens d’Orient ou que l’assassinat de dix-neuf adultes handicapés mentaux au Japon encore ce matin.

Face à ceux qui semblent se réjouir d’un tel crime et qui appellent de leur vœu une guerre de religion, notre devoir est de démontrer notre esprit de responsabilité et d’agir avec la plus extrême fermeté et détermination.

Il ne s’agit plus de discourir, d’illuminer d’une couleur ou d’une autre la Tour Eiffel et de créer un nouveau comité théodule, mais de conduire une action globale, structurée et énergique contre le terrorisme islamiste, ainsi d’ailleurs que toutes les autres formes de terrorisme :

1. Action militaire d’abord : nous devons intensifier la lutte militaire contre Daech et ses vassaux, sur les différents terrains où ils opèrent, jusqu’à la victoire complète. Cette action doit être menée en coordination étroite avec nos alliés. Elle requiert l’augmentation de nos effectifs militaires, en commençant par le réemploi de l’ensemble des soldats affectés à l’opération Sentinelle qui doivent en être dégagés pour se consacrer à leur vocation militaire.

2. Action policière ensuite : nous devons recruter toutes les ressources nécessaires pour remplacer les forces militaires utilisées dans le cadre de l’opération Sentinelle, fortifier notre capacité de renseignement sur tout le territoire national et renforcer notre connaissance de l’ensemble des pratiques terroristes, grâce notamment aux échanges avec les services étrangers, afin de prévenir le plus d’attentats possibles et de garantir enfin la sécurité de l’ensemble de la population partout en France.

3. Action judiciaire : il est urgent de sortir de l’urgence et d’adapter durablement notre procédure judiciaire à la nouvelle situation créée par le terrorisme islamiste. L’un des deux assaillants de Saint-Etienne-du-Rouvray, âgé de 19 ans, avait été incarcéré et fiché S pour avoir essayé à plusieurs reprises de partir en Syrie. En mars, il avait été remis en liberté conditionnelle, avec port d’un bracelet électronique, contre l’avis du parquet… Nous devons recréer une chaîne continue et parfaitement coordonnée, allant du renseignement au système pénitentiaire en passant par la police et les magistrats, pour s’assurer qu’aucun des fanatisés ne puisse passer entre les mailles du filet.

4. Intégration : il ne suffit plus de parler de vivre ensemble et de se contenter d’actions de communication sans lendemain. Nous devons au contraire réformer de fond en comble notre système d’intégration pour en faire un nouveau modèle, efficace, motivant et structurant. Cela passe par la mise en oeuvre du contrat d’immigration que nous proposons pour tout nouvel immigré accueilli sur notre territoire, par la mise en cohérence de toute notre législation sur la laïcité, par l’interdiction de tout financement étranger pour le culte musulman, l’expulsion de tous les propagandistes du djihâd et la dissolution de toutes les associations qui soutiennent Daech et, plus largement, par la réforme de notre système éducatif.

5. Responsabilisation : dans les circonstances actuelles, il convient de mobiliser l’ensemble de la population en renforçant sa vigilance et en requérant sa discipline dans un esprit de résistance nationale. La communauté musulmane doit en particulier faire le ménage en son sein. Il n’est pas acceptable d’entendre des proches de l’un des assassins reconnaître qu’ils s’y attendaient et que celui-ci avait annoncé qu’il allait s’attaquer à une Eglise. C’est aujourd’hui la responsabilité des musulmans de dénoncer les brebis galeuses dans l’intérêt de la France et dans leur propre intérêt.

Cet effort collectif ne saurait exister sans responsabilisation accrue de nos gouvernants et de l’ensemble des personnes en charge de notre sécurité commune. La polémique qui s’est développée après le massacre de Nice montre que nous en sommes loin. Il appartient maintenant au président de la République, au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur de prendre et d’assumer enfin leurs responsabilités.

Face à des fous d’Allah qui veulent nous terroriser, il nous revient de montrer que nous n’avons pas peur. Le message que nous envoyons au plus fort de la tempête doit être clair : notre cause est juste, notre foi totale, notre résolution absolue. Confiants dans la force de notre nation et dans nos valeurs, résolus à bâtir une France et un monde plus sûrs, déterminés à offrir à nos enfants un avenir représentant nos espoirs les plus élevés, nous irons de l’avant et nous nous battrons jusqu’à la victoire.

lfm_2016