Le président de la République a présenté hier ses voeux aux Français. La situation de notre pays appelait des voeux de combat. C’est malheureusement un discours de candidat aux prochaines élections présidentielles, fait de ruse et d’esquive, que François Hollande nous a livré.

Sur le plan de l’insécurité et du terrorisme, le chef de l’exécutif a choisi de faire l’impasse sur le rôle des mesures de réduction des moyens de la police, de la justice, du renseignement et des armées et sur la politique pénale mises en œuvre depuis le début du quinquennat dans la situation actuelle et sur la volte-face qu’il a dû effectuer face aux attentats sanglants de 2015. Et il renvoie maintenant au Parlement la responsabilité d’un projet de réforme constitutionnelle inutile, qu’il n’a échafaudé que pour piéger l’opposition, mais dont il veut maintenant se présenter simple arbitre…

Sur le front du chômage, les annonces présidentielles n’ont qu’un objectif : permettre à François Hollande de respecter sur la forme son engagement de ne se représenter à la magistrature suprême qu’à la condition d’avoir inversé la courbe du chômage, en faisant artificiellement passer des Françaises et des Français sans emploi du statut de chômeur à celui de personne en formation, en apprentissage ou effectuant un service civique. La manœuvre est habile, mais ne doit tromper personne. Nous savons tous que ces mesures de court terme, qui risquent par ailleurs d’être de nouveau financées par l’emprunt, seront impuissantes à réduire durablement le chômage et à créer les conditions du plein emploi.

Sur le terrain européen enfin, le président transforme une fois encore l’Union en corps étranger en parlant d’elle à la troisième personne du singulier. L’Europe n’est pourtant  que ce que les dirigeants des pays qui la composent, à commencer par le chef de l’Etat français et la chancelière allemande, veulent et font qu’elle soit. C’est à lui et ses homologues européens – et pas à un quelconque organisme gazeux et irresponsable – qu’appartient la responsabilité d’assumer « les insuffisances qui la mettent aujourd’hui en péril » et de gérer double défi de « sécuriser ses frontières et d’accueillir ceux qui demandent l’asile tout en raccompagnant dans la dignité ceux qui n’en relèvent pas ». Mais tout indique, dans la discours de François Hollande, qu’il s’apprête une nouvelle fois à esquiver ses responsabilités.

A 16 mois de la présidentielle de 2017, le chef de l’Etat a clairement choisi de soumettre l’action présidentielle au seul service de sa propre candidature. Dans cette période de grande incertitude, où certains tenteront d’exploiter les faiblesses de notre pays, à nous de toujours viser le seul intérêt de la France et d’éclairer les Français sur ce qu’il commande sans tomber dans les pièges tendus par François Hollande !

lfm_2016

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