Les huit derniers jours furent l’occasion d’un nouveau festival.

Des affirmations contradictoires de Gérald Darmanin et Bruno Lemaire sur la remise en cause des niches fiscales aux propos scandaleux de Marlène Schiappa assimilant manifestants de la Manif pour Tous et terroristes islamistes, en passant par les questionnements de Christelle Dubos, nouvelle secrétaire d’État aux Solidarités, sur le principe d’universalité des allocations familiales hier et la proposition d’un assujettissement de tous à l’impôt sur le revenu par la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales ce matin, les Français ont assisté au grand bazar des déclarations ministérielles incontrôlées

Nous voilà revenus aux pires temps du quinquennat Hollande, quand l’incapacité du chef de l’Etat et de ses Premiers ministres à structurer l’action gouvernementale et à discipliner leurs ministres donnait le tournis aux Français.

Le fait que Matignon ait corrigé Jacqueline Gourault dans l’après-midi pour démentir le projet d’impôt sur le revenu pour tous, comme il l’avait fait quelques jours plus tôt pour Gérald Darmanin et les niches fiscales, confirme que les paroles ministérielles n’étaient pas maîtrisées. L’absence de réaction du président de la République et de son Premier ministre aux déclarations de Marlène Schiappa ou de Christelle Dubos sur les allocations familiales inquiète légitimement quant aux intentions du gouvernement en la matière.

Il est urgent pour Emmanuel Macron et Edouard Philippe de siffler la fin de la récréation et de mettre un terme à la cacophonie actuelle. S’il est évident que le chef de l’Etat peut voir un intérêt politicien immédiat à laisser se développer la kermesse aux idées en plein Grand débat, alors que les Français ne savent plus quelle politique l’exécutif entend mener, la multiplication des propositions en tout sens à un effet terriblement anxiogène. Elle ne peut qu’encourager l’ensemble des acteurs nationaux à l’attentisme au détriment de l’emploi, de la croissance et de la prospérité collective, alors que notre pays est à l’arrêt depuis le 18 juillet 2018, soit beaucoup trop longtemps !

Le brouillard et la foire ne peuvent tenir lieu de politique. Après avoir constaté l’impasse du en même temps du débat du quinquennat actuel, les Français ont besoin de sortir du tout et n’importe quoi actuel pour retrouver une politique digne de ce nom et un cap clair pour la nation.

lfm_2016