Après la révision à la hausse de la dette publique vendredi dernier, la décision du gouvernement de dégrader la prévision de déficit public de 2,3% à 2,8% au nom d’un soi-disant ralentissement de l’activité confirme l’attitude démissionnaire du pouvoir face à la dégradation de nos comptes publics et son incapacité à les redresser.

Face à cette situation, le président, son Premier ministre et ses ministres auraient dû engager un programme volontariste de réduction des dépenses publiques afin de maintenir le déficit sous la barre des 2,3% du PIB, voire plus bas.

C’eut été d’autant plus justifié que l’ensemble des acteurs économiques savent depuis 2016 au moins, donc avant l’élection présidentielle, que la croissance mondiale est condamnée à ralentir après sept années de forte dynamique. La fin de cycle est proche et nous devons nous y préparer.

La responsabilité d’Emmanuel Macron était de fixer, dès le lendemain de son élection, comme priorité au gouvernement de moderniser en profondeur l’action étatique et de réduire les dépenses publiques en mettant à profit la période de croissance exceptionnelle que nous continuons de vivre.

Au lieu de cela, l’exécutif n’a fait aucun effort de réduction des dépenses publiques. Il a au contraire laissé filer le déficit et la dette. Le résultat est clair. Nous sommes le seul grand pays de l’Union à voir ses comptes et son endettement publics se dégrader. Au même moment, l’Allemagne engrange excédents commercial et budgétaire et voit son endettement chuter sous les 60% du PIB !

Il n’y a là rien d’étonnant et aucun fruit du hasard. La maîtrise budgétaire de notre voisin allemand et la moindre pression fiscale qui en découle favorisent la compétitivité de l’appareil productif national et libèrent les acteurs économiques, rassurés sur le niveau de prélèvements futurs.

La politique du gouvernement français actuel, dans la droite ligne de celle du quinquennat Hollande, entretient un cercle inversement vicieux. Elle a également le tort de reporter le fardeau de la charge fiscale sur les générations futures. Derrière les grands discours sur la jeunesse et l’avenir, c’est bien l’immédiat que le président et ceux qui l’entourent privilégient au détriment de nos enfants et de nos petits-enfants.

Il y a urgence à réagir et à entreprendre l’assainissement de nos comptes publics, ainsi que la réduction de notre dette. Il en va de l’avenir, mais aussi de la souveraineté et de la prospérité de la France. Pour Emmanuel Macron et son gouvernement, l’heure est venue de s’attaquer enfin à la transformation de l’Etat et au redressement de ses comptes !

lfm_2016