Je tiens d’abord à remercier tous les militaires et policiers dont la mobilisation, un troisième dimanche cette année, a permis a notre peuple de voter librement en toute sécurité.
Les Français se sont exprimés. Ils ont massivement choisi de bouder les urnes pour affirmer leur désapprobation face non-choix qui leur était proposé et leurs doutes face à la méthode consistant à cacher ses véritables intentions avant l’élection législative. Le premier vainqueur du scrutin de ce jour est donc le parti de l’abstention, qui serait majoritaire à l’assemblée s’il pouvait avoir des représentants. Emmanuel Macron a réussi à démobiliser l’électorat de ses opposants, il a échoué à mobiliser les Français.
Les Français ont ensuite confirmé leur volonté de sortir le pays et l’Europe de la crise profonde dans laquelle les a placées le quinquennat Hollande. Dans cette perspective, ils ont répondu à la demande d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe de disposer de tous les moyens pour agir pendant cinq ans en plaçant leur parti en tête de leurs suffrages. Ce résultat les oblige.
Une trop large majorité donnée au parti présidentiel irait contre l’objectif d’efficacité que poursuivent les Français. Le risque est là que le nouvel exécutif jouisse des pleins pouvoirs avec le soutien de seulement 15% des électeurs… Or, les dérives absolutistes et autoritaristes, que viennent d’illustrer les tentatives de pression du garde des Sceaux sur les journalistes de Radio-France et les poursuites de la ministre du travail contre des journalistes, sont le plus sûr chemin vers l’échec.
Face à une République en marche qui ne sait pas, ni ne dit bien où elle va, la France a besoin d’une opposition constructive et solide, animée par des hommes et des femmes attachés au seul service du pays. C’est pour cela que j’appelle les électeurs, pour le second tour des élections législatives, à voter pour la candidate ou le candidat qui leur paraît, humainement, le plus solide et le plus à même de les représenter pendant les cinq prochaines années à l’Assemblée nationale en rejetant le règne du parti unique.
Ainsi notre démocratie pourra-t-elle marcher sur ses deux jambes et notre pays entamer enfin son redressement !