Les ouragans Harvey et les inondations de Bombay sonnent comme un nouveau signal d’alerte. Le réchauffement climatique et les dérèglements qu’il entraîne conduisent à des catastrophes de plus en plus fréquentes et d’ampleur de plus en plus massive aux conséquences redoutables.
La prise de conscience a été lente. Les actions le restent beaucoup trop. L’avenir de nos enfants, de notre civilisation et de notre monde sont en jeu. Le 2 septembre 2002, Jacques Chirac déclarait prophétiquement que notre maison brûlait, mais que nous regardions ailleurs. C’est toujours le cas aujourd’hui. Pourtant, nous ne pouvons plus nous offrir le luxe de prendre notre temps si nous voulons gagner le combat contre le réchauffement climatique.
Plutôt que d’attendre les prochaines COP et de multiplier les sommets, agissons ! L’enjeu est trop important pour remettre notre destin dans les mains de quiconque. Pour ne pas manquer à notre vocation historique de patrie de l’intelligence et des Lumières, ni rater la révolution énergétique et environnementale, nous devons aller encore plus vite et prendre la tête de la lutte contre le réchauffement climatique en entraînant avec nous nos partenaires européens, ainsi que tous les autres États qui voudront nous suivre.
Car la transition énergétique et environnementale est non seulement impérative, mais aussi prometteuse d’un point de vue économique et social. La Chine et l’Inde opèrent déjà une mutation majeure vers les énergies renouvelables. La santé publique et la sécurité énergétique à long terme sont maintenant des priorités politiques. La marche vers l’énergie solaire et éolienne crée des emplois et réduit les coûts de ces technologies.
Cela suppose de réaliser tous les investissements nécessaires dans les énergies d’avenir pour faire de la phrase le champion de l’efficacité énergétique et d’appuyer tous nos champions nationaux de l’énergie, des matériaux et des transports, en commençant par mettre fin aux problèmes de gouvernance qui en ont paralysé beaucoup, d’EDF à la SNCF en passant par Areva.
Cela implique d’accélérer la rénovation de tous les logements et bâtiments anciens pour les rendre énergétiquement efficients et de mettre en place les dispositifs fiscaux y incitant les propriétaires.
Cela exige aussi de donner à l’agriculture française et à tous les agriculteurs, qui restent trop souvent oubliés des projets d’avenir des décideurs politiques, les moyens de la transition vers un nouveau modèle d’agriculture durable assurant sécurité alimentaire, santé publique, protection de l’environnement, développement de nos territoires et contribution fructueuse à nos exportations.
Cela nécessite enfin d’élaborer et de mettre en place un véritable plan stratégique de mobilité à long terme destiné à nous doter de réseaux national et locaux assurant, sur tout le territoire, le transport des Français dans les meilleurs délais, conditions et bilan énergétique.
Nous ne serons durablement gagnants que parce que nous resterons à l’avant-garde de la technologie et du progrès énergétique et environnemental. Pour cela, nous devons investir massivement dans la recherche et le développement, ainsi que dans la formation de nos futurs ingénieurs et techniciens.
Il y a urgence. L’heure est venue d‘agir en pionnier de la nouvelle frontière énergétique et environnementale, qui est aussi celle de notre avenir commun. C’est parce que nous serons ambitieux que nous gagnerons la bataille et nous montrerons dignes de la France.