Deux mois après la faillite de la compagnie Air Berlin, Lufthansa a annoncé hier le rachat de l’essentiel de la compagnie, en reprenant ses filiales LGW et Niki, ainsi que 20 appareils, soit 81 des ses 144 avions. Le leader germanique, s’assure ainsi, après avoir écarté ses concurrents low-costs européens avec le soutien des autorités d’outre-Rhin, une position de marché de 98% des liaisons domestiques et 65 % des liaisons européennes au départ de l’Allemagne.
Les Allemands prouvent une nouvelle fois qu’ils sont beaucoup plus forts que nous en la matière. Trop souvent, dans des situations analogues, nous sommes allés à l’échec pour avoir beaucoup trop bruyamment promu des solutions franco-françaises, accompagnées de forces déclarations présidentielles et ministérielles. La force des allemands, comme des Américains d’ailleurs, est de le faire sans le dire. Nous faisons le contraire. On voit le résultat !
Ce qui est vrai pour la politique industrielle vaut aussi pour la construction européenne et de la zone euro. Pendant que le président français discoure, l’exécutif germanique s’emploie à les modeler selon ses vœux avec l’aide de ses cadres intelligemment placés dans l’administration bruxelloise.
Si nous voulons à notre tour gagner, il est urgent de passer du discours à l’action. Nous devons sortir des postures verbales à destination du public national pour développer et exécuter des stratégies beaucoup plus fines permettant de servir les intérêts et le dessein de la France. Il en va de l’avenir de nos entreprises et de la souveraineté du pays.