Chers Amis,
Les gouvernements successifs pourront multiplier les trains de mesures anti-pauvreté. Tant qu’ils persisteront à laisser filer déficits et dettes publics, ce sont tous les Français, à commencer par les moins favorisés, qu’ils continueront d’appauvrir.
Il est sidérant de constater que l’exécutif n’a même pas envisagé, face à une croissance moins forte qu’espérée, de réaliser les efforts budgétaires nécessaires pour maintenir l’objectif de déficit à 2,3% l’an prochain. Mardi dernier, il a immédiatement choisi de renoncer et de le laisser filer jusqu’à 2,8% du PIB sans que cela ne fasse débat !
La conséquence est claire. Pendant que l’immense majorité des pays de l’Union profitent de l’amélioration de leurs finances publiques, les nôtres continuent de se dégrader. Au moment où la dette publique allemande passe en dessous de 60% du PIB, la nôtre franchit les 100%…
Pour chaque jeune Français, ce sont plus de 8 000 euros de dette supplémentaire dont il se voit chargé par rapport à un jeune Allemand, sans compter l’ensemble des frais financiers qu’il devra supporter et qui pourraient être beaucoup mieux employés.
Cette situation ne peut plus durer. Nous devons prendre les moyens d’assainir notre dette publique pour assurer la prospérité de tous les Français. Plus largement, il faut repenser l’ensemble du système administratif national afin d’assurer une croissance durable et d’éradiquer vraiment la pauvreté.
Le système scolaire en fournit un excellent exemple. Les études internationales sont unanimes pour montrer une forte corrélation entre allongement des congés d’été et aggravation des inégalités. Pendant que les enfants des familles aisées profitent de vacances plus longues pour partir en séjour à l’étranger ou suivre des activités formatrices, ceux des familles les moins favorisés sont exposés à l’ennui et au désœuvrement, comme en témoigne la vie des cités. Gagner le combat contre la pauvreté impose donc aussi de repenser le temps scolaire et de réduire la durée des congés d’été.
Notre responsabilité commune est aujourd’hui d’innover et d’agir en défricheurs pour remporter les défis qui nous sont lancés. C’est cette audace qui manque au plan pauvreté dévoilé hier par le président de la République. Il y a encore beaucoup trop de rustines, de replâtrages et de dispositifs éculés.
Il est urgent d’aller plus loin et de remettre à plat le système actuel pour en établir un nouveau permettant d’éradiquer l’échec scolaire, de réenclencher l’ascenseur social et de vaincre la pauvreté.
Ainsi répondrons-nous aussi beaucoup plus efficacement à la colère des populations et à l’exploitation qui en est faite en France comme dans les autres pays européens. Le sondage publié hier matin par Le Figaro démontre que le discours présidentiel n’est pas la bonne réponse à la crise de légitimité de l’Union auprès des peuples. Cette révolte trouve pour premier carburant le sentiment d’abandon, de déclassement, d’appauvrissement et d’absence de perspectives. Face à ce questionnement légitime, seuls l’action, les résultats et le progrès social permettront aux Français de se réapproprier le projet européen et de lui donner une nouvelle ambition.
A défaut d’alternative convaincante, c’est notre responsabilité de nous préparer à agir. Se soustraire à cette obligation serait démissionner et se résoudre au déclin de la France et à celui de l’Europe. J’ai une autre ambition pour notre grand pays et pour notre peuple. C’est en le rassemblant autour d’un projet de progrès et de croissance partagés que nous serons fidèles à l’histoire et la vocation de notre nation.
Ensemble, offrons à notre pays un avenir meilleur !
Bon week-end à tous et belles journées du patrimoine, au château de Bussy-Rabutin comme partout en France
François Vigne
Président de la France en marche